Lisbonne : Carte d’identité

Destination : LisbonneCarte Lisbonne
Tour operator : Voyage organisé par Céline
Date : du 1er au 5 mai 2016
Particularité : Surprise organisée par Céline, voyage sans les enfants
Auteur du récit : Sébastien

Résumé du voyage :
Ce nouveau city trip est une surprise organisée par Céline, notre voyage annuel sans les enfants pour se retrouver un peu tous les deux.

Ça fait longtemps qu’on voulait découvrir la capitale du Portugal que beaucoup nous recommandait. On y a donc passé 5 jours pour prendre le temps d’y vivre tranquillement. Pas de course pour visiter tous les lieux en enchaînant les visites, juste le temps de découvrir cette ville et ses alentours (Sintra et Belém) sous le soleil et avec l’accueil extrêmement gentil des portugais.

Assurément de très belles (et inattendues) découvertes pendant ce voyage et, pour parfaire cette semaine, une belle surprise (oui en plus du voyage)… mais je n’en dit pas plus ;o) Bonne lecture.

Lisbonne - Mai 2016


Jour 1 : Lisbonne (visite du centre)

IMG_3135

5h30 et le réveil sonne… étrangement les yeux ne piquent pas trop ce matin. L’une de mes sœurs me demandait il y a quelques jours pourquoi nous partions si tôt… ce sont les inconvénients du low cost ! C’est avec Vueling que nous allons à Lisbonne. Une première avec eux.

Pendant ce temps, les enfants rentrent de chez Mamilène le soir même avec Aurore et Laurent et c’est Anaïs qui les récupère pour la semaine. C’était moins une sur ce voyage. Organisation un peu compliquée mais on a fini par y arriver !

On arrive donc au Portugal à 9h, prêt à profiter pleinement de la journée… mais pas sans faire une petite sieste avant ! A la sortie de l’aéroport, on prend le métro pour se rendre dans le centre (plus ou moins) de la capitale et aller chez Maria, notre hôte Airbnb qui a la gentillesse de nous accueillir dès notre arrivée de l’aéroport, malgré l’heure plutôt matinale.

Une présentation rapide de l’appartement qu’on devait partager avec elle mais qui finalement nous est dévolu. Elle part je ne sais où pendant nos vacances et nous laisse tout l’appartement. Royal !

On pose nos valises… et on se pose tout court dans le lit pour une sieste réparatrice d’une grosse ½ heure. A notre réveil, Maria est partie et nos vacances commencent.

IMG_2973

On prépare notre petit sac à dos de touriste et nous voilà parti… mais pas pour très longtemps. Bah oui, après la sieste il nous faut un petit déjeuner revigorant ! Arrêt dans un café/pâtisserie assez incroyable. Plutôt repoussant de l’extérieur, avec une devanture largement défraîchie, mais dès la porte d’entrée passée, on découvre une pièce unique, assez petite avec un immense dôme. Dans son jus d’époque mais néanmoins bien conservée, l’endroit est vraiment joli et accueillant bien qu’un peu bruyant tant il y a de monde.

En plus c’est bon et pas cher. C’est tout l’intérêt des guides de voyages (le Routard en l’occurrence) de nous faire entrer dans des lieux improbables dans lesquels nous ne serions jamais allés alors que cela vaut vraiment le coup.

IMG_3069

On repart, près pour une longue marche sur les traces d’un itinéraire également conseillé par le Routard. Et puis finalement, après quelques rues, on finit par laisser le guide dans la poche pour se perdre dans les ruelles de la ville. Il fait beau, très frais et on part à la découverte de cette capitale bien plus escarpée que je ne le pensais. On monte et on descend au grès de nos choix de ruelles, on sillonne le pavé, omniprésent sur les trottoirs qui dans bien des endroits ressemble à s’y méprendre à son cousin brésilien.

IMG_3091

Un petit air de Rio…


L’heure du déjeuner approchant, on commence doucement à pouvoir se découvrir. On profite d’ailleurs d’être à côté de la grande halle Marcado da Ribeira pour s’y arrêter manger. C’est un gigantesque food court où tous les chefs de la ville y ont une échoppe. Le challenge qui leur est demandé : un plat simple, bon et à moins de 12 euros. Et ça marche ! La halle est pleine à craquer, on mange bien et pour pas trop cher.

Lisbonne - Mai 2016_009

La grande halle Marcado da Ribeira


On ressort et après quelques pas on se retrouve sur les bords du Tage, propice à une petite sieste digestive. Le soleil commence à se faire sentir un peu, pour ne pas dire qu’il brûle en ce qui concerne Céline qui est déjà bien rouge, mais l’ombre des arbres est encore un peu froide… pas facile de faire son choix pour la sieste. Je sais, on a de vrais problèmes quand on est en vacances !

On poursuit la découverte de la ville. Finalement on visite beaucoup plus que prévu. A ce rythme, on aura traversé tous les quartiers de Lisbonne dans la journée. En tout cas, ce qui est sûr c’est que Céline aura pris en photo tous les carrelages de façade des immeubles de la ville ! J’en ai assez pour en faire tout un livre ;o)

A retailler

Un tout petit assortiment d’azulejos


Ce premier aperçu de Lisbonne ne me fait pas adorer cette ville. C’est globalement joli, il y a des petites places un peu en retrait qui sont vraiment pleines de charme mais ce n’est pas le coup de foudre… en tout cas pas pour l’instant.

Petite anecdote improbable de la journée, d’ailleurs en l’écrivant ça me fait penser que le Portugal est proche du Brésil pour ça aussi, c’est qu’on nous a proposé du cannabis puis de la cocaïne, comme ça, en pleine ville ! Aucune retenue, les mecs ne se cachent pas le moins du monde. C’est normal ! On avait déjà eu une telle proposition sur la plage de Copacabana. Incroyable ! En même temps je dis ça, mais il y a surement des coins de Paris où cela existe…

IMG_3100

Après avoir gravi et descendu l’équivalent de deux fois l’Everest, croisé et recroisé un nombre incalculable de tramways datant d’un autre siècle, on se pose enfin au pied de l’église Sé patriarcal pour une bonne citronnade rafraîchissante et bien méritée. L’occasion pour Céline d’une petite aquarelle, nouvelle technique de dessin en cours de perfectionnement pendant que de mon côté j’essaye de m’évader dans mon premier Tom Clancy qui a bien du mal à m’embarquer…

Lisbonne - Mai 2016_021

19h, le verre de citronnade est vide, le kiosque où on s’est arrêté faire notre pause ferme. C’est l’heure de repartir à notre Airbnb se changer pour aller manger.

On se trouve à l’autre bout de la ville par rapport à notre appartement, du coup on prend un taxi… A 6€ la course cela aurait été dommage de se priver !

Le taxi nous laisse sur une petite place juste en bas de chez nous. Un petit parc avec une fontaine, des bancs tout autour, des arbres qui amènent un peu de fraicheur avec le soleil couchant… un vrai moment de détente. Il ne nous manque qu’une petite bière pour en profiter pleinement.

Lisbonne - Mai 2016_025

Passage rapide par l’appartement avant de repartir chercher un resto pour ce soir. J’avais envie de portugais mais finalement on se retrouve à manger un hamburger. Heureusement c’était un bon hamburger et original de surcroît. Du pain noir et une tranche de bœuf très fine d’une tendresse incroyable. Il suffisait de tirer dessus pour que la viande se délite.

Céline, elle, en a pris un au poisson, cabillot forcement ! Elle a beaucoup aimé, mais franchement je trouve qu’un hamburger au poisson c’est antinomique. Et pour accompagner tout ça on a pris du Vino Verde. On en avait goûté un verre ce midi et ça nous avait beaucoup plus. C’est un blanc frais, minéral, perlant et très léger… mais finalement peut-être un peu trop léger, un peu trop fade. Un petit verre en apéro de temps en temps pourquoi pas, mais pas plus. On pensait avoir trouvé notre Pino Grigio des vacances mais non…

IMG_3204

hamburger au poisson… Mais pourquoi ??


A notre retour à l’appart, Céline m’offre un cadeau… comme si le voyage à Lisbonne pour notre anniversaire de mariage ne suffisait pas !

Elle me donne une enveloppe… C’est la forme de billets de concert… J’ouvre : 2 places pour aller voir Muse. C’est demain soir à l’aréna MEO de Lisbonne. C’est carrément énorme, je ne m’y attendais pas du tout ! Ça doit bien faire 8-10 ans qu’on ne les a pas vu en concert… vivement demain !

Lisbonne - Mai 2016_003

Photo bonus ;o)



Jour 2 : Belém, le Castelo, concert de Muse

Lisbonne et Beléme

Lisbonne et Beléme au fond au niveau du pont


Réveil plutôt matinal. Entre décalage horaire (il n’y a qu’une heure mais cela joue) et lumière dans la chambre, rien n’est propice à une longue grasse matinée… pour autant, on traîne un peu avant de partir prendre notre petit déjeuner.

Ce matin on change, on va au Poa de Canela sur la praça Flores juste à côté de chez nous (la petite place où nous a laissé le taxi hier soir). On profite d’une petite terrasse donnant sur le square. La fontaine trône au milieu des arbres et des parterres de fleurs en train d’être arrosés. Le soleil se reflète dans les gouttelettes d’eau en suspension dans l’air avec un effet irisé des plus poétique. Et accessoirement, le petit déjeuner était très bon. Rien de tel pour commencer la journée… c’est ça les vacances.

Praça Flores

Praça Flores


Prêts pour la journée, on file chercher le tram. Aujourd’hui on part à Belém (Bethléem en portugais), à 7 kms de Lisbonne. 40 minutes plus tard, on débarque sur la place faisant face au Monastère Dos Jéronimos. Très impressionnant, dans un état impeccable, exempt de toute trace de pollution, sa blancheur irradie toute la place.

Le travail sur la porte d’entrée en particulier, mais finalement sur tout l’édifice, est vraiment impressionnant ! Un effet waouh comme je les aime. On s’approche pour pénétrer à l’intérieur mais on trouve portes closes… C’est fermé le lundi ! Ah… la question est donc maintenant : est-ce que le musée qu’on voulait faire et la tour de Belém le sont aussi… c’est fort probable !

Monastère Dos Jéronimos

Monastère Dos Jéronimos


Après vérification sur le Routard, tout est bien fermé aujourd’hui, on est venu pour rien ! Loin de se laisser arrêter, on se rapproche des bords du Tage pour admirer le paysage. On a une vue imprenable sur le « Corcovado », protecteur du pont de San Francisco se trouvant juste à côté. C’est assez improbable mais c’est pourtant la vue qu’on a de l’estuaire du Tage.

Le Corcovado et le pont de San Fransisco

Le Corcovado et le pont de San Fransisco… improbable !


La tour de Belém est également fermée mais on se dit que la voir de l’extérieur est suffisant. Comme ça, lorsqu’on reviendra on n’aura pas besoin d’y aller. Après un peu de marche sous le ciel bleu et le soleil cuisant, nous voilà au pied de la tour, forteresse protectrice de Lisbonne placée à l’embouchure du Tage à l’époque des grandes découvertes (1450-1550) afin de contrôler tous les navires qui se présentaient là.

La tour de Belém

La tour de Belém


Après un moment de contemplation, on rebrousse chemin pour aller acheter des Pasteis de Nata de Belém, l’institution fondée en 1837 vendant les fameux petits flans portugais. C’est ici, à Belém, qu’ils ont été inventés. Et force est de constater que ceux-là sont absolument délicieux !

On achète ensuite de quoi pique-niquer dans le parc d’à côté à l’ombre d’un arbre chez Pao Pao Queijo Queijo, une autre institution de Belém tant il y a de monde. 30 à 45 minutes d’attente pour 2 malheureux Kebab qui n’auront finalement rien d’extraordinaire…

lisbonne-mai-2016_037

Heureusement cela ne nous empêche pas de faire une petite sieste au frais et de commencer le carnet de voyage. C’est ça les vacances lorsqu’on est que tous les deux, prendre le temps. On est venu ici à Belém pour visiter et finalement on se balade tranquillement, on se repose, on se détend… on profite. On nous avait dit que 5 jours c’était beaucoup pour visiter Lisbonne. C’est sûr qu’en 2 jours on peut avoir fait le tour de la ville mais là on ne court pas !

Photo depuis le Castelo

Retour à Lisbonne en milieu d’après-midi pour visiter le Castelo. Aperçu hier soir avant le retour à l’appartement, cette fois-ci on y entre. Juché sur les hauteurs de Lisbonne, on a une vue imprenable sur toute la ville bordée par la Tage.

On monte doucement jusqu’à l’enceinte fortifiée tout en profitant du chemin ombragé des plus agréable et appréciable avec le soleil radieux qu’on a aujourd’hui.

Toute la structure du château est encore présente et dans un état remarquable. De gros créneaux carrés comme je dessinais étant enfant. Une succession de terrasses, cours, tourelles et escaliers nous occupe un bon moment avant que la fatigue nous rattrape. On s’accorde 30 minutes de pause dessin/journal avant de rentrer se changer.

30 minutes, c’est le temps qu’il nous faut aussi pour rentrer au pas de course à l’appartement non sans s’arrêter à chaque mur mais pas pour prendre en photo les azulejos cette fois-ci (carrelage portugais) mais les tags. C’est l’occupation photo du jour de Céline, le street art !

Muse !!!

A 20h nous sommes devant la MEO Arena de Lisbonne, prêt à aller voir Muse en concert. Incroyable et improbable. Une vraie surprise !

On fait l’impasse (autant que possible) sur la première partie qui est un mélange entre du bruit et Jean-Michel Jarre. Une expérience étrange et peu intéressante. N’ayant pas eu le temps de manger, on préfère aller se restaurer avec un truc à base de blé et de houblon fermentés.

21h15, les lumières s’éteignent enfin ! C’est parti pour presque 2 heures de spectacle ininterrompu. Je dis bien de spectacle et non de concert tant la mise en scène est travaillée, intelligente et au service de la musique. On connait Muse comme un groupe engagé dans ses textes, mais avec cette mise en scène ça en est presque violent !

lisbonne-mai-2016_055

Un show génialissime qu’on avait vu à l’époque de l’album « black holes and revelations ». Toujours autant de pêche et d’intelligence sur scène. On pourra juste regretter une sous-représentation (et en même temps c’est normal) des premiers albums qui restent pour moi les meilleurs !

23h15, on sort de l’Arena en même temps que les 20 000 autres spectateurs et Céline arrive à nous débusquer un taxi au nez et à la barbe de tout le monde. Je me voyais déjà attendre pendant une heure ! Retour à l’appartement au son encore présent dans nos oreilles et notre tête de ce spectacle inoubliable. Un cadeau qu’on n’oublie pas…


Jour 3 : Sintra

lisbonne-mai-2016_059

Château de Sintra

C’est pas encore ce matin qu’on va aller courir ! Aujourd’hui on va à Sintra, une petite ville dans les terres à une quarantaine de kilomètres de Lisbonne, classée au patrimoine de l’UNESCO. Bon c’est pas forcement gage d’intérêt puisque Le Havre a également cet honneur, mais les avis sont assez unanimes concernant Sintra.

On y va en train, 40 minutes depuis la gare de Rossio qui n’est pas très loin de chez nous. Du coup, pour en profiter pleinement on ne part pas tard… ouais enfin pas trop tôt non plus, c’est les vacances quand même !

On débarque donc à Sintra en fin de matinée. Le soleil tape fort, il y a peu de vent mais il y a de la végétation. On est à flanc de montagne avec une végétation assez luxuriante et rafraichissante. Tout en haut on aperçoit les remparts d’un château fort posé sur le sommet de la montagne avec tous les drapeaux flottant au vent… du plus bel effet !

Mais nous ne sommes pas là pour le château aujourd’hui, on se dirige donc vers le palais national de Sintra, classé 3 Routards dans le guide du même nom (forcement bien du coup…).

lisbonne-mai-2016_072

La vue depuis le palais de Sintra

C’est un grand palais royal qui a donné ses lettres d’or à l’Azulejos… Alors forcément il y en a sur tous les murs. Le palais en lui-même est pas mal avec de très beaux escaliers hélicoïdaux en pierre taillée, mais c’est plutôt la multitude de petites terrasses d’extérieur abritées du soleil et souvent avec une fontaine rafraichissante qui m’ont le plus intéressé. Ca plus la vue qu’on a de l’une des pièces sur la vallée avec la mer en arrière-plan. Je m’imagine bien la scène, 500 ans en arrière sans toutes les maisons apparues depuis… y en a qui ont eu la chance d’habiter ici !

On termine la visite par les cuisines et ses deux improbables cheminées qui font toute la particularité du site. Les 2 cheminées sont côte à côte et partent du plafond. En fait tout le plafond est la base des cheminées qui s’envolent 10 ou 15 mètres plus haut. On n’avait jamais vu ça auparavant.

lisbonne-mai-2016_061

Des Azulejos comme il y en a tant ici…

Aujourd’hui c’est une journée culturelle, alors on quitte le palais pour aller en voir un autre, privé celui-là. Le palais Quinta da Regaleira, œuvre d’un richissime portugais qui a investi toute sa fortune acquise au Brésil dans le café pour aménager un domaine déjà bien conséquent.

Le palais en lui-même n’est pas d’un intérêt phénoménal. L’extérieur est assez impressionnant, très chargé et dans un style improbable pour le coin. L’intérieur lui n’apporte pas grand-chose. La plupart des pièces sont plongées dans le noir et il ne reste plus rien des meubles qui sont repartis aux 4 coins du monde dans d’autres musées.

lisbonne-mai-2016_100L’intérêt de ce lieu réside dans son parc. D’une superficie très conséquente, à flanc de montagne (comme beaucoup de chose ici) ce qui rend la visite plus proche du parcours de santé que de la balade digestive. Mais les aménagements réalisés sont complètement fous. Le propriétaire s’est aidé d’un architecte italien pour sortir tout son imaginaire de sa tête et en faire ce parc.

Une grande fontaine en mosaïque côtoie une immense façade flanquée de deux tours, des grottes sont dissimulées un peu partout dans le domaine dont certaines sont reliées par des tunnels souterrains creusés dans la roche.

Un gigantesque trou de 27 mètres de profondeur a été creusé avec un escalier hélicoïdal à l’intérieur même des parois qui remonte jusqu’à la surface. Bref, un lieu incroyable, inattendu dans lequel on s’est perdu tout l’après-midi. Un bon moment de repos et de détente pour moi, mais beaucoup plus encore pour Céline. Mais là, c’est elle qui nous en parle le mieux :

« J’ai visité aujourd’hui un palais magnifique. Le jardin luxuriant était truffé de petites tours munies d’escaliers qui tournicotent et d’alcôves romantiques. Le parfum des fleurs, le chant des oiseaux et le bruit des feuillages, les pierres sculptées mêlées intimement à la nature, tout ici n’est que volupté. Cet endroit fantasque (voir fantastique au sens littérale du terme) ressemble aux méandres de mon esprit… Ce n’était pas loin d’être carrément magique ! »

lisbonne-mai-2016_105

7 heures après avoir débarqué du train, nous voilà repartis en sens inverse pour un retour à la ville. Cette visite hors de Lisbonne était des plus agréables. Cela nous montre une autre facette du Portugal, même si on est plus près de la ville ultra touristique que du petit village typique. Malgré tout, on recommande cette escapade, dès lors qu’on vient à Lisbonne pour 4-5 jours.

On arrive à Lisbonne vers 19h. On prend le chemin du retour vers l’appartement, non sans s’arrêter pour le traditionnel achat de tissus étranger. On remonte ensuite les nombreux escaliers pour aller de la « vallée » à la colline où on habite. Mais pour se donner des forces, on s’arrête au pied de l’escalier pour goûter l’apéro local à base de cerise. C’est une liqueur, le Ginginha qui ressemble un peu à du porto. Ce n’est pas très fort et ce n’est pas mauvais mais pas exceptionnel non plus. Je n’en reprendrais pas. En même temps, rien d’étonnant puisque la cerise est loin d’être mon fruit préféré.

lisbonne-mai-2016_107

L’apéritif local, le Ginginha

On monte un nombre incalculable de marches pour revenir au Mirador San Pedro de Alcantara, une sorte de belvédère qui domine toute la ville basse et qui établit une symétrie avec le château sur la colline d’en face avec en fond le Tage.

Le soleil se couche. On profite donc de l’endroit et du moment. Les couleurs un peu ocres s’estompent très rapidement pour laisser la place aux lumières de la villes qui apparaissent progressivement. Du coup on décide de s’acheter un petit truc à manger et de s’installer sur la place pour profiter de la vue.

On laisse le soleil disparaître et la nuit prendre sa place avant de se retirer, nous aussi, pour un repos bien mérité.

lisbonne-mai-2016_109

Couché de soleil depuis le mirador San Pedro de Alcantara


Jour 4 : Tram 28 – parc Estrela – restaurant Cevicharria

lisbonne-mai-2016_120

footing matinal


Grasse mat’ pour Céline ce matin. On se lève vers 9h, on enfile notre tenue de course et c’est parti ! On descend (au sens propre du terme) sur les bords du Tage pour notre footing matinal. Il y a un certain plaisir je trouve à pouvoir aller courir aux 4 coins du monde. Après nos footings très matinaux sur les bords de l’Hudson en novembre, cette fois-ci c’est à Lisbonne. Il fait beaucoup plus chaud mais le cadre et quand même moins sympa ! Ne faisons pas la fine bouche, cela reste un vrai plaisir. 45 minutes de petit trot avant de stopper un petit kilomètre avant l’appartement. Le retour est trop pentu pour finir en courant.

Le programme d’aujourd’hui est plutôt léger. Je voulais vraiment courir au moins une fois, donc ça c’est fait. Pour le reste, on va y aller tranquillement.

On commence par aller au départ du tram 28, qui traverse à peu près tous les quartiers touristiques de Lisbonne. Considéré comme un indispensable à faire par le Routard, on ne pouvait pas passer à côté… Mais j’avoue que seul, j’aurais abandonné dès le moment où j’ai vu la queue interminable qu’il y avait pour le prendre ! On a dû attendre plus d’une heure pour pouvoir monter dedans !

lisbonne-mai-2016_114

Le pavé de Lisbonne…


Il faut à peu près une heure pour aller d’un bout à l’autre de la ligne… personnellement je n’en n’ai pas profité plus que ça. J’ai passé la moitié du temps debout où je ne voyais pas grand-chose. Céline était un peu mieux placé que moi et a pu en profiter un peu plus.

Pour l’anecdote, on est resté coincés dans un virage à cause d’une voiture mal garée… ça a été le branlebas de combat pour retrouver le propriétaire de la voiture. Finalement en moins de 10 min on repartait.

Le tram nous amène à l’entrée du parc Estrela, dans un quartier qu’on ne connaissait pas et qui n’est pas très loin de chez nous. On s’achète de quoi pique-niquer et on part s’installer dans le parc. Un petit parc avec beaucoup de fleurs et d’arbres, comme tous les parcs de Lisbonne. Il y a même 2 petits lacs.

Le repas n’a qu’un intérêt nutritif, mais l’endroit est idéal pour profiter d’un moment de calme et de repos. Petite sieste du midi bien sûr, au milieu des canards et des pigeons, et dessins/carnet de voyage pour être à jour !

lisbonne-mai-2016_117

Basilique d’Estrela


Le retour à l’appart se fait à pied puisque nous ne sommes pas très loin. L’occasion de déambuler dans un coin de Lisbonne qu’on ne connaissait pas encore. Quelques magasins improbables, comme un vendeur de bocaux… mais surtout, c’est dans ces occasions qu’on tombe sur des pépites et là encore ça n’a pas loupé !

On a découvert la Gelataria Nannarella, perdue au milieu de nulle part avec des glaces absolument divines. On prend un petit pot à partager mais on s’aperçoit très vite que c’était une erreur… On se bat pour lécher les dernières traces dans le pot !

On poursuit la remontée vers la Travessa de Palmeira, notre lieu de villégiature et là encore, on découvre par hasard des magasins de créateurs cachés à l’intérieur d’immeubles qu’on pensait être d’habitation.

Le concept est génial ! Un très grand immeuble (500m² de surface totale) où chaque appartement est un magasin. Tout est ouvert, toutes les pièces communiquent les unes avec les autres et au centre un bel atrium avec verrière accueillant un restaurant. J’adore ce concept qui permet d’accueillir un nombre important de créateurs au même endroit tout en rendant accessible au public de beaux immeubles (et donc de les entretenir et/ou de les restaurer).

On arrive enfin à l’appartement (et par le plus grand des hasards, on n’a rien acheté) pour se changer, mais surtout pour récupérer la bouteille de Vino Verde achetée la veille afin de prendre l’apéro dans le parc Principe Real au-dessus de chez nous.

Après 30 à 45 minutes à regarder les pigeons et les « jeunes » s’occuper dans le parc, on part au restaurant Cevicharria dans lequel on veut aller manger depuis le premier jour. Mais à chaque fois qu’on passe devant, il y a un monde de fou ! Ce soir c’est notre dernière chance d’y aller, alors tant pis on va s’inscrire sur la liste d’attente (si si on en est là…), on est 7ème. Je sais pas pourquoi mais je sens que ça va être long !

Et c’est là que le concept du resto est génial. Il y a peu de plats, ils ne sont pas trop chers (en tout cas très accessibles) et vu le monde, on les imagine plutôt bons. Et comme il y a peu de tables dans le restaurant, il y a beaucoup de monde qui fait la queue pour manger. Mais bien sûr on fait la queue les uns derrière les autres. Il y a quelques petites tables d’installées dehors et surtout un charmant barman prêt à vous servir des cocktails qui eux sont beaucoup moins abordables (par rapport aux prix qu’on peut trouver dans le pays car cela reste quand même moins cher qu’à Paris…).

lisbonne-mai-2016_118

Cocktail Pisco de Suro


C’est clairement là-dessus que le resto fait une bonne partie de son chiffre, ou en tout cas vous « oblige » à prendre l’apéro.

On savait déjà ce qu’on voulait comme apéro avant même de venir. A chaque fois qu’on passait devant le restaurant, la moitié des gens avait un cocktail jaunâtre et mousseux à la main. Il nous faisait envie à chaque fois… pourquoi, je ne sais pas mais des fois vous avez un bon feeling avec quelque chose et dans ce cas, il faut toujours suivre son instinct ! Bon suivre son instinct oui, mais en étant prudent tout même (c’est l’expérience qui parle !). Du coup on commence l’attente avec un verre pour deux.

Le cocktail s’appelle Pisco de Suro et est à base de 4 ingrédients : Le Pisco, alcool provenant du chili et du Pérou qui est un dérivé du Baccardi, du citron, du sucre et plus improbable, un blanc d’œuf ! Mettez tout ça au shaker et vous obtenez un cocktail divin ! L’un des meilleurs cocktails qu’on ait bu, du niveau de la Caipirinha (c’est pour dire).

Pour l’anecdote culturelle du voyage, Il faut savoir que les portugais utilisent énormément d’œufs. Toutes les pâtisseries sont on base d’œuf ou de crème aux œufs, jusqu’à en avoir le goût pour certaines tellement il y en a.

Il semblerait que les pasteis des nata, le fameux petit flan portugais (et qui est largement à base d’œufs) ait été inventé pour cela, utiliser les jaunes d’œufs « inutiles ». Comme beaucoup de grande chose (comme la bière) ce sont les religieux (religieuses en l’occurrence) qui les ont inventés. Il leur fallait trouver une utilité aux jaunes qu’elles avaient en grande quantité puisque les blancs étaient nécessaires pour amidonner leurs vêtements. J’adore !

Bref, l’attente se prolonge comme on pouvait s’y attendre nous obligeant à prendre un deuxième puis un troisième verre de ce nectar !

Après pas loin d’une heure trente d’attente (pire que le tram de ce matin), on a enfin notre table à l’intérieur. On prend 2 ceviche qu’on s’échange à mi-chemin comme à notre habitude, l’un au cabillaud, l’autre au saumon. Le ceviche c’est des morceaux de poisson crus baignant dans une sauce à base de citron vert avec plein d’herbe et de petites choses pour accompagner : quinoa, pelure de coco, quelques pois, etc…

Dès la première cuillère de jus on se prend une gigantesque claque gustative ! Les goûts sont très forts et nombreux mais l’équilibre reste parfait. On sent le goût de chaque ingrédient, aucun ne prend le dessus. Chaque cuillère est un délice. Le plat n’est pas très copieux mais reste néanmoins nourrissant.

La gourmandise nous ferait prendre une autre assiette à partager (d’ailleurs Céline était plus que prête à succomber à l’appel de la gourmandise) mais vu la qualité de l’apéritif, la qualité et l’originalité du plat, je veux absolument prendre un dessert (et sans avoir trop mangé pour pouvoir bien en profiter).

Là encore la carte est simple. 4 desserts, mais chacun d’eux est d’une originalité incroyable. On prend une sorte de crème au chocolat (très bonne) mais surtout du Quinoa baignant dans un sirop sucré nappé de caramel. Le tout très légèrement doré pour donner un côté croustillant. C’était là encore incroyable. Les saveurs n’étaient pas totalement inconnues mais leurs mélanges avec une texture inhabituelle en font un dessert d’une très grande qualité.

C’est tellement rare d’avoir une telle qualité et originalité du début à la fin du repas. Il y a très longtemps qu’on n’avait pas eu vécu une telle expérience gustative et ce repas est clairement digne de grands chefs !

Pour parfaire cette soirée, on profite de la douceur extérieure de notre balcon pour partager un cigare… une excellente soirée !