Le désert ! Ca y est, nous y voilà. Sans dire qu’on venait pour ça, c’est tout de même avec beaucoup d’impatience qu’on attendait d’y retourner. Vivre dehors, marcher toute la journée, faire la sieste le midi pendant les heures chaudes, prendre son temps… bref, le désert !
On décolle de l’hôtel vers 8h. On a un peu moins de 2 heures de route pour rejoindre la porte du désert et entamer notre trek. On emprunte en partie la route des rois. C’est toujours aussi magnifique. On se trouve assez haut pour dominer toute la chaîne de montagne. Encore un beau spectacle, un amuse-bouche avant le Wadi Rum.
Arrivé sur place on transfert nos sacs dans un 4×4… A notre grand désespoir il n’y aura pas de chameaux avec nous. C’est dommage, ça fait aussi partie de la coupure avec le monde.
Yalla ! c’est parti avec Hamdan, notre guide bédouin et une dizaine de 4×4 chargés de 2 bus complets de vieux venus faire une promenade… tout ce que j’aime !
Heureusement, on les abandonne très vite pour s’enfoncer dans les montagnes. Lentement, derrière tout le monde, je savoure ces 2h de randonnées. On est seul… je suis seul même, 50 mètres derrière le groupe. Au calme, pratiquement dans le silence. C’est mon moment, je me repose. Mieux, je me ressource. Je suis bien ici. Je suis complet et à ma place… Je suis à ma place…
Étrange de dire cela mais tout le reste de la journée ne fera que confirmer cette pensée.
On fera notre pause du midi le long de la montagne, enrobée par son ombre rafraîchissante. Le thé nous attend bien sûr, ainsi que Saoud, notre cuisinier. On aura le droit à une courte sieste de 45 min… Tout est plus petit dans ce désert, même la traditionnelle pause du midi. Il faut dire qu’il ne fait pas trop chaud pour marcher et que la nuit tombe vers 16h30. Ça raccourcit les après-midis.
Etrangement, pas de sieste pour moi, pas envie ! J’ai repéré une petite plate-forme au soleil, à 10 mètres de hauteur. J’y grimpe pour aller écrire mon journal. La chaleur du soleil fait du bien. La vue sur les montagnes et le sable du désert m’inspirent.
La pause file vite, on repart pour l’après-midi. Il est déjà 14h passé, ça veut dire qu’on ne marchera pas longtemps.
Je passe une grande partie du temps avec Mohamed pendant que Céline discute avec notre guide en anglais. 1heure 30 de marche, ou 20 minutes… c’est pareil ! On arrive déjà au bivouac. J’en n’ai pas assez. Je ne suis pas rassasié. J’en veux beaucoup plus mais le soleil commence déjà à nous abandonner.
Alors qu’il s’éclipse derrière la montagne, Céline décide d’aller profiter de ses derniers rayons de l’autre côté de la plaine. Pas le temps de s’arrêter, on repart tous les deux pendant que les autres commencent à s’installer.
Elle court sur la fin avant qu’il ne soit trop tard. Je préfère m’arrêter à mi-chemin pour profiter du spectacle. Tranquillement assis dans le sable, les yeux ouverts sur le tableau qui m’est offert. Les rayons de soleil décroissent sur les montagnes les drapant d’un rouge rosé. Au fond, d’autres montagnes et le désert peints dans des couleurs très douces, le tout lissé par une très légère brume. Et dire que pendant ce temps il y en a qui sont à Paris en train de bosser !
Céline me rejoint et on termine le spectacle ensemble. Pourrait-on être mieux, qu’ici, en ce moment, enlacés l’un à l’autre ? Il ne manque que Pierre et Jeanne à côté… mais il faudrait qu’ils gardent le silence et je ne suis pas sûr que cela soit possible ;o)
A 17h30, il fait déjà nuit noir. La soirée promet d’être courte.
On prend l’apéro. Mireille nous offre de l’Arak, un alcool local ressemblant au Ouzo ou au Pastis (mais en moins bon je trouve).
S’en suivra un repas très bien préparé qu’on partagera avec le chef du tour operator bédouin avec qui on passe pour la visite du Wadi-Rum. On aura même un peu de musique arabe. Un peu anachronique dans le désert (pour moi) mais c’est l’avantage d’avoir un 4×4 avec nous.
A 20h les premiers vont au lit. Ne restent que Mohamed et Céline qui lisent un peu pendant que j’écris quelques lignes encore perché à quelques mètres de hauteur en les surplombant. Ces montagnes sont couvertes de petites cavités et plate-formes qui n’appellent qu’à être escaladées. Je sens que je vais encore me faire plaisir pendant les 2 prochains jours.
Il est temps de redescendre de mon perchoir pour aller me coucher. On va essayer de dormir dehors. J’espère qu’il n’y aura pas trop de vent cette nuit parce qu’il ne fait pas très chaud.