Jour 5 : 2ème jour de trek

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Réveillés par le soleil, on repart dès 7h. Je suis bien malade et je commence à ressentir la fatigue de mon rhume. Après le nez et la gorge, ça commence à tomber sur les bronches.

On repart donc pour les montagnes : grande montée dans les rochers puis descente de l’autre côté. On continue de découvrir les plantations : le mil et le sorgho (qui ressemble à du blé), les oignons, les calebasses, les pastèques et les baobabs continuent à défiler. De temps en temps on entend le bruit caractéristique des femmes qui pilent le mil.

Ce midi on s’arrête au bord d’une rivière, dans la falaise avec une petite plage de sable et des arbres pour nous faire de l’ombre : c’est parfait ! Qui pourrait imaginer que nous sommes en Afrique, si près du Sahara. Salade sur les genoux et sieste sur les cailloux. Mais si l’endroit est paradisiaque, il n’est pas confortable !

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Pendant la sieste, des femmes débarquent avec leurs enfants. Certaines vont arroser les champs d’oignons quand d’autres font la lessive. Longue séance photo avec Michel et Jacques.

C’est l’occasion pour moi de rencontrer Aldouma un gamin d’une dizaine d’années qui me demande mon adresse pour être mon correspondant. Pourquoi pas, j’ai toujours aimé écrire.

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On repart en grimpant dans la falaise, c’est toujours difficile de reprendre après une si longue pause, surtout quand ça monte autant ! On arrive dans un petit village qu’on ne prend pas le temps de visiter, il est tard et on s’installe sur les toits.

Encore une douche ! Quel trek de luxe décidément ! En bas 3 petites pièces : 1 pour les toilettes et 2 avec une évacuation. On a chacun un seau d’eau et un récipient pour s’asperger longuement, assez en tous cas pour se laver de la tête aux pieds.

Pendant que les premiers se douchent, nous on prend le thé avec des cacahuètes et des dattes, hummmm.

Le dîner est excellent, comme d’hab ! Il y a un vent terrible et Mamaour déménage notre lit pour se mettre sous le toit, marre d’être malade !

On n’a pas regretté le déménagement fastidieux (les échelles Dogon de nuit avec les bagages et matelas c’était l’aventure !) car comme dit Bertrand au réveil « c’est ventilé ici ! »

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Jour 6 : 3ème jour de trek

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Enfin une nuit meilleure que les autres ! Là j’ai carrément une bronchite mais je suis bien décidée à profiter de cette journée.

On repart de bon matin, on descend la falaise et on commence une longue marche dans la plaine du sahel. On marche sur un sol sablonneux, au milieu des cultures de mil et de sorgho. A 14h la chaleur est écrasante, j’ai fini mes 2 litres d’eau et j’en ai marre.

On arrive enfin sous un grand arbre. On a frôlé le coup de chaud. Ce midi, c’est repas africain ! Au menu, poulet bicyclette et mil, c’est très bon. La sieste est difficile, pour moi c’est la pire journée. Bertrand me donne un bonbon à la menthe pour dégager mon nez, bizarre comme c’est efficace !

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On repart dans la plaine et on s’attaque à une grosse falaise. J’applique les principes appris au cours des précédents voyages : ne pas se décourager devant l’impressionnante hauteur à franchir. On grimpe dans la falaise, la montée est impressionnante mais on avance assez vite. Je suis toujours épatée de voir ce qu’on peut faire à pied.

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On arrive au village et au campement. On s’installe sur la terrasse : d’un côté un super panorama sur la plaine aride de ce matin, de l’autre, la paroi verticale de la falaise qui nous fait face. Avec sa couleur rouge, on a l’impression d’un rayonnement bienveillant. C’est sans nul doute le plus beau site où nous ayons passé la nuit.

On dîne tous ensemble. Dans le plat de ce soir, des bananes Plantin et des patates sautées, un délice ! Un nouveau cachet de Bertrand et je pars me coucher.

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Jour 7 : 4ème jour de trek

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Enfin une nuit excellente. Mon idée de falaise bienveillante n’était pas si bête : tout le monde est reposé et je commence à retrouver la forme.

Aujourd’hui c’est la descente dans les falaises avec les échelles dogon tant craintes par Agnès.

On termine d’escalader l’impressionnante falaise. Devant nous un pont qui passe au-dessus d’une crevasse : la tension monte. Puis on arrive à la faille dans laquelle on va descendre : génial ! On passe les sacs et on emprunte les échelles Dogon, un jeu d’enfant et enfin de la nouveauté.

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Le paysage est magnifique au sortir de la falaise avec d’anciennes habitations Tellem. Après une petite pause, on continue de descendre. Les genoux payent pour les autres jours.

Une fois dans les plaines, on rejoint un village où nous déjeunons. Malgré notre départ matinal, nous arrivons sous la chaleur écrasante. Bière et salade mais il fait trop chaud pour la sieste. J’écris pendant que mamour part se balader.

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Il revient enchanté d’une balade chez un sculpteur du village où un garçon l’a emmené. Du coup je pars avec lui et quelques autres voir cet artiste. Original, il mêle la sculpture traditionnelle Dogon au bois qu’il utilise, il respecte les formes, la fibre, l’aspect du bois qu’il utilise. C’est magnifique. Malheureusement on a terminé nos achats la veille, faute de cheval, on a acheté une porte Dogon.

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On repart pour 2 heures de marche. A l’arrivée, un mignon petit campement avec des toits séparés et une bonne douche. Pendant le dîner, Ibrahim nous dit que les ados ont préparé un spectacle de danse traditionnelle, payant bien sûr !

On accepte et ils arrivent sitôt la tisane avalée. Au début, rien d’enchanteur. 3 ados qui tapent sur des tambours et les gamins qui se trémoussent timidement. Appelés par la musique, les villageois affluent. Les plus grands commencent à danser sur les rythmes tribaux. Garçons, filles, même des femmes avec leurs bébés dans le dos. Ca y est, ils nous ont oubliés, le spectacle ce n’est plus pour nous les blancs assis mais bien un peuple qui fait la fête au rythme des tam-tams. Les femmes tapent dans les mains, le rythme est partout : ambiance !

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Vers 21h une poignée du groupe se lève pour aller se coucher. Malgré notre désaccord à tous les deux, Ibrahim demande aux fêtards de s’arrêter : les blancs vont se coucher !

Enorme déception, nos compagnons de voyage ne sont donc pas là pour partager des moments avec une autre culture, ce ne sont que des touristes comme les autres. Ils se venteront d’avoir donné 20€ pour une école et penseront avoir sauvé l’Afrique : pathétique.

C’est un moment rare et j’adore quand il arrive : mamour s’énerve, il défend ses convictions et remet bien à sa place tous ces soit disant aventuriers nombrilistes qui ne voient pas plus loin que le bout de leur Quechua !

Ibrahim a compris notre position et nous propose d’aller voir les filles qui continuent certainement un peu plus loin dans le village. On part avec Geneviève et on feint de ne pas voir les autres qui nous suivent penauds d’avoir été ainsi découverts.
Là-bas la fête continue mais que pour les filles. Les garçons n’ont pas le droit de danser, sauf pour les cérémonies.

On se fait embarquer avec Geneviève dans la ronde et on tente de mimer leurs gestes sans le rythme qu’elles ont si facilement. On est gauche, mauvaise, mais on est là, au milieu d’un village qui nous accueille les bras ouverts pour partager un moment de fête. Plus de bic, de bidon, de cadeau…

Mamour lui a trouvé un interprète : un garçon lui explique le sens des danses et lui apprend les paroles pour qu’il se joigne à la fête

Moment magique. Cette journée était vraiment la plus inoubliable du séjour. On part se coucher sans sommeil prêt à repartir danser.

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Jour 8 : 5ème jour de trek

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Réveil, petit déjeuner, départ. Mes compagnons de voyage me paraissent moins agréables depuis l’aventure d’hier. Ils râlent tout le temps, s’émeuvent de la viande couverte de mouche, se précipitent sur le désinfectant après chaque contact avec un gamin. Ressemblaient-ils autant à des touristes les autres jours ?

Ce matin, deux bonnes heures de marche jusqu’à Sangha. On passe deux monts et deux plaines pour arriver à une jolie ville. Des plantations d’oignons à perte de vue surplombées par la ville qui parait fortifiée grâce à la couleur terre de ses murs. Là, on récupère le car et donc la route, les gaz d’échappements, les bidons, bic… bref, retour à la ville.

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Après 4 heures assez pénibles de route, on arrive à Mopti. Déjeuner dans un restaurant sur les bords du fleuve, on goûte enfin le capitaine ! Bon goût, même s’il est froid.

Il est 15h30 et on part au marché. J’adore l’immersion dans la ville, surtout une fois qu’on a renvoyé les vendeurs de colliers, on peut vraiment profiter de l’ambiance. On écoute, on regarde, on respire, tout est source de nouveauté, de surprise, d’émerveillement, de dégoût, tout y passe.

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C’est l’occasion de faire le marché des produits locaux, du concret (pas de breloques et autres bijoux). Ici on achète des dattes, des cacahuètes et du beurre de karité. Ça sent le chameau mais c’est tellement top de pouvoir acheter ça directement dans le pays producteur. Maintenant le beurre de karité ne sera plus une ligne de pub sur la bouteille de shampoing, c’est une vraie matière qui pue.

Le marché est fini, on rentre à l’hôtel. Mamour file à la piscine pendant que je prépare mon sac. Une fois la douche prise et les bagages prêts, on monte au restaurant sur la terrasse pour prendre l’apéro tous les deux. Bière et cahuètes… c’est universel ! L’ambiance est sympa, déco, musique, mieux qu’un bar parisien à la mode.

Dernier, dîner tous ensemble, quoique, sans Ibrahim. On part vite faire un petit somme avant la nuit blanche qui nous attend.

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Il est minuit, on attend tout le monde pour partir à l’aéroport. L’attente est longue, l’avion en retard. On décolle à 5 heures.

11h46, heure de Paris et il fait 3°C. Ecart de température ? Euh… plus de 30°C ! Tout va bien. Au programme de la journée : courses, récupérer le chien et surtout se réchauffer !

A bientôt pour le prochain voyage.