Jour 8 : Moab – Canneville/Escalate

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C’est pas le grand ouest américain ça ?!

 

Encore un levé tôt avec le soleil. C’est donc ça les vacances ?

Petit dej dans le camping-car aujourd’hui. Malgré un lieu somptueux, il fait trop froid. Le soleil est encore caché derrière les falaises.

Après 1h30 de préparation (moyenne quotidienne), on fait route vers Brice avec l’objectif de s’en rapprocher le plus possible. Aujourd’hui c’est l’une des plus grosses étapes. Environ 250 miles (400 km) en 7 heures (dont 1 heure de pause pizza le midi).

On sent que les enfants commencent à fatiguer… ou a en avoir marre de faire de la route. Le début de matinée est un peu difficile entre pleures et colères. Heureusement les paysages traversés sont magnifiques. On commence avec de grandes falaises rouges, symbole par excellence à mon sens du grand ouest américain.

Paysage de terre retournée et cow-boy au loin (si si !)

Paysage de terre retournée et cow-boy au loin (si si !)

 

On traverse également de grands canyons, de vastes étendues où on a l’impression que toute la terre a été retournée au court d’un chantier titanesque… étrange ! Il y a aussi les plaines de Caineville, mélange de village mormon et de la petite maison dans la prairie. Des champs verts des arbres jaunes magnifiques en cette saison d’automne sur fond de falaises ocres ! Ajoutez quelques cow-boy (des vrais, avec de grosses moustaches, les jambières en cuire, les Stetson et surtout les troupeaux de vaches) et le cliché est parfait ! Bref, une route longue mais magnifique tout du long.

Route droite et montagne menaçante au loin

Route droite et montagne menaçante au loin

En milieu de matinée, on fait route tout droit vers des montagnes enneigées alors que le Routard nous informe que notre parcourt va nous faire passer à 3000 mètres d’altitude. L’inquiétude commence à nous gagner, surtout lorsqu’on voit les nuages très menaçant au dessus des montagnes. A-t-on bien fait de quitter l’autoroute pour pendre la “scenic view” ? Fait-on demi-tour après 50 miles de ligne droite ? Et quand je dis 50 miles de ligne droite ce n’est pas un euphémisme. J’ai mesuré une ligne droite où je voyais jusqu’à 6 miles (9 km) au loin devant moi

Finalement on est des aventuriers, tant pis si on reste bloqué dans les montagnes au milieu de la neige, on arrivera bien à se débrouiller (mais quand même on ne fait pas les malins).

Et puis, au bout d’un moment, on laisse les montagnes de côté et on prend une autre route qui s’en éloigne un peu… on est momentanément rassuré.

On profite de la traversée de Caineville pour faire une petite pause dans une ferme bio. La ferme est tenue par un couple de hippie… ou quelque chose qui s’en rapproche. C’est le monsieur qui nous accueille. Grand, jeune (à peu près notre âge), un pantalon en toile fine, large et tout troué, les cheveux hirsutes… on se demande un peu où on est. Le Routard nous dit que le meilleur resto de l’Utah se fourni ici alors on a voulu voir mais… c’est un peu étrange. On goute ses fromages maison. Super bons. Sa feta est à tomber.

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Quand je vous dis que le paysage sur la route est magnifique

En discutant un peu avec le gars de notre parcourt et surtout de notre lieu de couchage du jour, on décide de changer notre destination. En fait, on voulait s’arrêter à 3000 mètres, mais en ce moment il fait -5°C et ils prévoient de la neige pour la nuit. On poussera donc un peu pour redescendre à 2500 mètres. Dommage car on avait prévu un campground au milieu de la forêt… et des ours ! On avait même acheté de la patte à dent (je laisse les quelques initiés apprécier la référence).

On repart finalement avec du pain, de la feta, du fromage de chèvre frais et de la laitue. Direction… bah le meilleur resto de l’état qui se trouve un peu plus loin pour y faire la pause du midi.

On arrive à Torrey, devant le café Diablo, le fameux resto trop bon qui se fourni chez le magasin bio. On se gare et on voit quelqu’un qui arrive vers nous… c’est pas bon signe. Effectivement, ils viennent d’avoir un problème en cuisine, du coup ils ferment pour la saison avec un peu d’avance. Pas de bol. On cherche alors autre chose, mais ce n’est pas facile. Presque tout est fermé pour l’hiver ici. Y a personne, un vent de fou, les feuilles volent partout. On se demande ce qu’on fait là.

On trouve enfin un petit resto avec une bonne pizza américaine. Patte épaisse, produit simple, bière d’une micro brasserie locale. Une bonne surprise inattendue étant donné les odeurs de graillon lorsqu’on est rentré.

La montée commence là, à gauche

La montée commence là, à gauche

On part le ventre plein affronter la montagne ! Le vent ne s’est toujours pas calmé. Il est très présent depuis ce matin, avec de grosses rafales. C’est fatiguant car je suis en permanence en alerte. Les flocons font également leur apparition au cours de la montée… montée qui s’avère plutôt lente en camping-car, j’oscille entre 50 et 60 km/h. Ça nous laisse le temps d’admirer le paysage. On a un super panorama sur la vallée avec les montagnes enneigées au loin. On traverse également une forêt de boulot sans feuille. C’est étonnant de voir tous ces arbres blancs complètement nus.

On arrive enfin au sommet, 9200 pieds ! On est rassuré. La route de montagne aux Etats-Unis, c’est comme tout le reste : simple. La route est large, pas d’épingle à cheveux ou de côte à 20%.

La redescende de l’autre côté se fait tranquillement. On en profite pour admirer une nouvelle fois les cow-boys qu’on croise et qui ramènent les vaches en bas. C’est marrant de voir de vrais cow-boy. Ils sont vraiment comme on les imagine !

Au détour d’un virage, on aperçoit un campground en contre bas qui a l’air sympa. On s’arrête et on l’adopte aussitôt. Il est dans la lignée de celui de la veille. On cherche donc une place libre. On va jusqu’au fond en passant un gaie… pourvu qu’il ne pleuve pas trop, sinon on risque de rester coincé. C’est clairement marqué, il faut faire attention. Et puis tous les autres RV de l’autre côté du gaie sont de gros 4×4. Murf ! On ne va pas se laisser impressionner et on se parque de ce côté de la rivière. Après tout, on a affronté la montagne aujourd’hui !

Pour une fois il est assez tôt. J’en profite pour rattraper le retard du journal. Céline et Pierre commencent un journal de voyage pour Pierre. L’objectif : y mettre un résumé de ce qu’on fait avec des photos (qu’on imprimera à notre retour). Et on gardera le même cahier pour tous les voyages, ça lui permettra de se souvenir de ce qu’il fait.

On essaye également de réserver notre mariage à Las Vegas, mais pas de réseau pour téléphoner… on essayera demain.

On se prépare à une nuit encore très froide… polaire et double couette pour tout le monde ce soir.

Demain, Brice nous attend et pour la première fois depuis le début du voyage, je ne sais absolument pas à quoi l’attendre… vivement demain.

  • Anonymous

    Donc pas d'Ours …. rghhh 😉

  • Sébastien

    Aaarrrfff ! Une tragédie… on se faisait une joie de passer la nuit avec les ours (pour de vrai en plus).