On se lève un peu en sursaut ce matin. Il est 9h et avec les volets fermés il n’y a pas un rai de lumière qui pénètre dans la chambre. Ajoutez-y un hôtel très silencieux et on était parti pour faire une grosse grasse matinée. Finalement, l’envie de visiter nous a réveillés !
C’est donc après un bon petit déjeuner (tout ce qu’il y a de plus classique) qu’on part à l’aventure dans le labyrinthe vénitien. On traverse notre quartier, celui de San Polo, avec une première visite à l’église Santa Maria Gloriosa dei Frari (facile à retenir !) où repose Titien dans un impressionnant tombeau. L’église en soit n’est pas particulièrement impressionnante mais il y a quelques belles pièces à l’intérieur qui valent le détour.
Le tombeau de Titien donc, dessiné pour lui mais finalement utilisé par Canova son concepteur. Un tableau de Titien, La madone des Pesaro, avec un petit garçon qui au lieu d’être intégré à la scène et d’y prendre part, en est complètement extériorisé en regardant le badaud qui regarde le tableau. C’est tellement bien fait que quelle que soit notre position par rapport à cet enfant, on a l’impression qu’il nous regarde… bluffant !
Un autre tableau de Titien, l’ascension de la vierge, a beaucoup touché Céline. Pour ma part, j’ai été plus sensible au remarquable travail de marqueterie réalisé sur les fauteuils du cœur de l’église et utilisés par les moines durant les offices. Un travail chirurgical représentant pour les plus beaux des paysages, probablement de Venise.
On poursuit la balade en « descendant » dans le quartier de Dorsoduro. Ici comme ailleurs, la brique est omniprésente. Une belle brique rouge rongée par le temps et probablement l’eau. Plus rien n’est lisse, les joints sont attaqués, la brique complètement irrégulière et le crépis recouvrant autrefois l’intégralité des murs n’y est maintenant que de façon sporadique. Le résultat est absolument magnifique. Toutes les maisons, ou plutôt immeubles, sont dans leur jus et pour une fois, on n’a vraiment pas envie d’y toucher.
Une nouvelle pause culturelle nous emmène à l’église de San Pataléon ou nous attend un plafond extraordinaire. Une gigantesque fresque poursuivant la construction de pierre dans un effet de perspective permettant d’élever le regard vers les cieux. Pas simple à décrire mais l’effet, bien qu’imparfait, est saisissant !
Eglise de San Pataléon
On reprend la « route » et les petits ponts traversant les canaux se font nombreux. Le quartier de Dorsoduro est plus calme que les précédents, moins touristique ! Et aujourd’hui il fait encore un temps magnifique, ce qui sublime la brique également très présente ici.
Nos pas nous mènent progressivement vers l’église de San Barnaba que je ne voulais pas louper. Rien d’extraordinaire pourtant, une église plutôt modeste en taille, de couleur blanche mais c’est surtout l’église d’Indiana Jones et la dernière croisade. Celle où Indy trouve le fameux « X » : « Nous ne déchiffrons pas de cartes pour exhumer un trésor, et un X n’a jamais, jamais marqué son emplacement ».
Eglise de Indy “San Barnaba” Jones
Petite pause apéro bien mérité en terrasse avec une vue imprenable sur l’église. L’occasion de gouter un Pino Grigio (vin blanc). Frais, sec et fruité, il deviendra notre « bière » du voyage.
Après ce moment de détente très agréable, on file au musée Peggy Guggenheim, non sans attraper une part de pizza au passage. Bien sûr Céline adore le musée, entouré d’œuvres « secondaires » de Picasso ou encore de l’une de ses œuvres préférées de Magritte, « l’empire des lumières ».
On y découvre également Jackson Pollack qui ne m’intéresse absolument pas dans la période exposée au musée mais qui finalement a d’autres périodes de sa vie, et de son œuvre, beaucoup plus intéressante. On a pu avoir une rétrospective de son travail dans la partir expo temporaire du musée.
Comme quoi, quelques tableaux ne définissent pas nécessairement un artiste.
Lorsqu’on quitte le musée, on a déjà basculé depuis un bon moment dans la deuxième partie de la journée. On profite donc d’un petit coin de soleil près de la punta della Dogana pour faire une micro sieste.
Au réveil, direction le Campanile en traversant le grand canal par le système de gondole « transport en commun ». 2€ la traversée dans des gondoles pouvant accueillir une quinzaine de personne. Il y en a à plusieurs endroits du grand canal pour éviter d’aller « chercher » l’un des 3 seuls ponts enjambant le canal.
Très peu d’attente au Campanile pour s’élever au-dessus des toits de Venise. Comme toujours on adore ce genre de vue. On surplombe la ville en totalité et aucun des lieux de Venise ne nous échappe, à commencer par la place San Marco à nos pieds qui baigne dans le soleil avec quelques touristes attablés aux terrasses en train de siroter un Spritz et écoutant l’orchestre jouant pour eux à un prix exorbitant !
Après une petite heure de contemplation, on enchaine (et le terme est bien approprié avec la cadence qu’on a !) avec un tour de vaporetto qui nous permet de faire le tour de l’île par l’extérieur. Cela nous permet de contempler le palais des Doges, le Campanile et tout le coin, vu du canal San Marco. Un moment très appréciable avec une lumière descendante qui sublime la « photo » des lieux.
Le passage par le Nord (et donc le port) n’apporte pas un grand intérêt, mais la balade se termine par la redescente du grand canal. Mythique bien évidement avec la succession de tous les palais.
Le grand canal
Après cette balade d’une heure, retour à l’hôtel pour une petite pause bien méritée et surtout pour enfiler quelque chose d’un peu plus chaud, maintenant que le soleil nous quitte. On dînera dans une trattoria typique fréquentée uniquement par des locaux, simple et très bonne.
On prend le dessert dans une gelateria bien évidement, pour déguster 2 boules. Bonnes, meilleures qu’hier même mais pas encore exceptionnelles.
On profite du quartier de Cannaregio pour le reste de la soirée. Petite balade (et oui parce qu’on n’a pas encore assez marché) et pause le long d’un canal pour discuter et profiter.
Très longue journée à marcher dans Venise (environ 15km) et très intense avec de nombreuses découvertes toutes différentes. Vivement demain !