Jour 1: Montée au lac Blanc

Ca faisait quelques temps que je me demandais si partir seul randonner me plairait. L’occasion s’est présentée, alors j’en ai profité pour tester 5 jours autour de Chamonix. Après de long mois de préparation, je me suis arrêté sur le format de 3 jours en autonomie complète pour faire le tour des aiguilles rouges, rallongés au dernier moment par 2 jours en randonnée à la journée au départ de Chamonix.

Nous sommes donc le 13 juillet, veille de départ et j’hésite encore à partir. J’ai prévu d’y aller en voiture pour être encore plus autonome et annuler si la météo n’était pas favorable… et la météo n’est pas très favorable. Cela fait une semaine qu’ils prévoient de la pluie sur mes 3 premiers jours. Une pluie qui n’est pas sur toute la journée mais qui est quand même bien présente.

Finalement, à 22h je prends ma décision. Je suis épuisé d’une semaine de boulot intensif et j’attendais trop cette semaine pour l’annuler. Je pars faire mon sac en vitesse et me prépare pour un départ matinal le lendemain.

Samedi 14h juillet, jour de fête nationale. Je pars plus tard que prévu car je dois aller à la poste pour prendre mon colis de nourriture lyophilisée et ma bouteille de gaz qui m’attendent… oui mais aujourd’hui c’est férié et la poste est fermée !!! Ca je ne le l’avais pas du tout anticipé.

Tant pis, je pars quand même et je m’arrête chez Décathlon. Heureusement je trouve de quoi me dépanner. Ce n’est pas ce que j’avais commandé mais c’est ça ou j’annule ma rando.

7 heures plus tard avec un beau bouchon sur la route, j’arrive à Chamonix. Je me gare sur le parking du téléphérique de la Flégère comme prévu. Je me change, je prends mon sac et à 17h je pars pour ma première (petite) étape. Au programme, relier le lac Blanc à 2350 mètres d’altitude.

Je m’élance sous le téléphérique dans une forêt de conifères. La température est relativement fraîche dès lors que je suis sous les sapins. Je progresse tranquillement, je ne veux pas me fatiguer dès le premier jour.

Je croise rapidement un agneau qui est perdu. Il me suit pendant un petit quart d’heure en bêlant. Je ne sais pas si c’est à moi qu’il s’adresse ou s’il appelle son troupeau.

La lumière dans la forêt en cette fin d’après-midi est très jolie.

Au bout d’une heure et demie j’arrive en haut du téléphérique. 800 mètres de dénivelé dans un paysage classique de forêt. Sympa mais je ne suis pas là pour ça non plus :o)

Après le téléphérique, le paysage change. Au-delà des 1800 mètres on voit nettement la limite de vie des conifères. Ici c’est beaucoup plus rocailleux. Il y a de l’herbe, des fleurs mais plus d’arbre.

Sur cette deuxième partie je croise quelques bouquetins, dont deux tout juste sortis du ventre de leur mère. Adorable. J’entends également pas mal de marmottes dans ce terrain rocailleux sans vraiment les voir. J’aperçois une queue qui disparaît fugacement mais rien de plus.

A 20h et après 1300 mètres de dénivelé j’arrive au lac Blanc. Pendant la préparation de mon voyage j’avais vu des photos de ce lieu et je voulais absolument y passer la nuit. Évidemment je ne suis pas seul. Beaucoup d’autres randonneurs sont venus passer la nuit ici (une bonne dizaine de tentes) pour prendre des photos. C’est un lieu bien connu pour cela.

Après les 7 heures de route et la montée, je suis bien fatigué. Je m’installe rapidement et fais une toilette bien méritée dans le lac… lac où la neige et la glace sont encore bien présentes. Ca donne une idée de la température de l’eau. Pour autant avec la chaleur de la montée ça fait beaucoup de bien.

Le lieu est très beau. La neige est encore très présente un peu partout et j’ai une vue directe sur le Mont Blanc… enfin j’aurais une vue sur le Mont Blanc s’il n’y avait pas autant de nuages.

Je mange rapidement sous quelques gouttes et en entendant le tonnerre qui commence à gronder. Je me dépêche de terminer et m’installe pour la nuit. Il est à peine 21 heures mais je suis à bout de fatigue. Je me roule dans mon duvet pour commencer ma nuit…

Malheureusement je suis réveillé rapidement. Un énorme orage éclate… le bel orage de montagne qui tonne fort et déverse des litres d’eau en quelques minutes. La fatigue aidant je somnole sans vraiment me réveiller jusqu’à sentir mes pieds qui commencent à mouiller… ça, c’est pas normal.

Je me contorsionne dans la micro tente pour regarder ce qu’il se passe et ma main s’enfonce dans 1 bon centimètre d’eau. La tente est légèrement en pente ce qui fait que la moitié est sous l’eau pendant que l’autre est au sec. J’ai donc 2 options alors qu’il est 23h30 : sortir pour vider la tente et tenter de sécher ce que je peux ou continuer de dormir en chien de fusil sur la moitié sèche de la tente.

Je préfère l’option n°2… Mais je peux vous garantir que passer une nuit entière les jambes pliées c’est très loin d’être confortable. Évidement j’ai très mal dormi.

  • Xelle

    mais c’est quoi cette tente, il se serait passé quoi si elle avait été à plat ? tu te serais noyé ?

    • Bah j’aurai été complètement trempé je pense. C’est le prix à payer pour une tente ultra légère pas cher. Mais c’est aussi pour ça qu’en j’ai changé de tente depuis

  • Xelle

    tu es rentré dans le lac de la photo pour te laver ? Sérieusement ?