Jour 7 : Lysebotn – Ardal

Réveil en sursaut à 6h50 ! Le camping-car bouge légèrement et j’entends comme des bruits de plastique arraché. Mais ils font quoi ces imbéciles de moutons ?!! On ouvre la fenêtre du camping-car en urgence pour les chasser un peu plus loin. Bon le réveil était à 7h alors on se lève. L’objectif d’aujourd’hui est de faire la randonnée du Preikestolen qui n’est pas à côté donc on doit faire la route et faire la randonnée… faut pas traîner.

Ce matin le paysage est embrumé, comme l’esprit de Jeanne au réveil mais rapidement ça se dégage laissant la belle vue d’hier revenir. Pour autant, avec 5° dehors, on capitule pour la première fois et on prend notre petit déjeuner à l’intérieur de Bernard. Avec ses 10° ce n’est pas la fournaise mais c’est toujours mieux.

A 8h on part pour Lysebotn qu’on voulait atteindre hier soir. La ville est connue car c’est un départ (ou une arrivée) d’un ferry qui traverse tout le fjord (le Lysefjorden). Sur le chemin il y a également le départ d’une randonnée très connue pour aller au Kjerag (un gros caillou suspendu entre deux falaises) mais qui est un peu trop longue pour les enfants.

Bref, après une longue descente et 25 lacets en épingle à cheveux, nous voilà en bas. Les freins sentent le carbone brûé et le lieu n’est franchement pas mémorable. Après la vue sur l’un des plus beaux fjords de Norvège (dixit les blogs regardés pour la préparation du voyage) est plutôt pas mal. Le bras de mer est assez étroit (comparativement à d’autres qu’on verra après), ce qui lui donne un aspect complètement encaissé dans les montagnes et donc une sensation d’être minuscule devant ce gigantisme minéral. Pas indispensable, surtout qu’on le voit de l’autre côté (pendant la randonnée du Preikestolen avec une vue plus intéressante à notre sens).

On repart et on remonte les 25 lacets, on refait une partie de la route d’hier pour récupérer la route principale faisant le tour du fjord afin qu’on puisse prendre un petit ferry (plutôt un bac en fait) pour traverser et terminer nos 3h30 de route jusqu’au Preikestolen.

La route est très belle mais pas autant qu’hier, même si on est sur l’une des routes touristiques de la Norvège. Ceci dit, difficile d’égaler les quelques heures passées hier au milieu de nulle part.

Pour optimiser au maximum notre temps et garder le plus de marge possible pour la randonnée qui s’annonce pas évidente pour les enfants, on prépare même les sandwichs pendant l’attente du ferry.

Au final, arrivée sur le parking du départ de la rando (où on se fait escroquer de 20€ au passage, on se croirait chez Mickey !) on découvre que la ballade qu’on pensait être de 600 mètres de dénivelé passe à 300 mètres avec seulement 3,9km (aller). Bon c’est plutôt une bonne nouvelle ça fait 4h aller/retour, c’est bien pour commencer avec les enfants. 

On attaque la montée directement après notre arrivée. La plus grande partie de la randonnée s’effectue sur des cailloux qui deviennent glissants dès qu’ils sont mouillés. Jeanne en profite pour jouer au cabri sur tout le chemin et saute de caillou en caillou ou escalade les rochers. Pour quelqu’un qui ne cesse de répéter qu’elle n’aime pas randonner, elle avance plutôt d’un bon pas en s’amusant.

Cette randonnée est la plus connue et la plus visitée de Norvège. D’ailleurs vu la difficulté (qui est tout de même considérée comme difficile dans tous les guides) j’appellerais ça plus un point de vue qu’une randonnée. Bref, tout ça pour dire qu’avec 130 000 personnes venant ici tous les ans forcément il y a du monde… beaucoup trop de monde. 

C’est horrible, je n’ai jamais vu cela (à part pour le Stromboli mais c’est différent). Et comme on n’est pas vraiment sur un chemin de randonnée, on a tous les types de personnes dont beaucoup ne connaissent pas les codes. D’ailleurs vu comme ils ne considéraient pas les enfants je pense qu’ils ne connaissaient pas non plus la simple politesse !! Les enfants ont failli se faire renverser (et nous aussi d’ailleurs) à plusieurs reprises.

A mi-chemin on fait la pause pique-nique. Une petite pause qui fait du bien aux enfants et permet de repartir pour la deuxième moitié revigorés. 

Le chemin pour monter est sympathique, peu de point de vue mais l’ambiance générale est bien. Le temps est plutôt beau avec un soleil assez présent sauf sur les derniers mètres de la randonnée. On termine sous un petit crachin avec un ciel totalement gris et une légère brume obstruant la vue sur le fjord Lysefjorden (on est juste à l’autre bout du fjord qu’il y a 5h). Grosse déception, à 10 minutes près on était encore sous le soleil.

Le temps de sortir les gore tex et de terminer les 500 derniers mètres et le soleil refait son apparition. Ouf ! Évidement il y a beaucoup de monde mais franchement quand on voit le lieu on ne peut que comprendre. Malgré cette foule asphyxiante, c’est un endroit à ne surtout pas rater. 

D’un côté on a une vue incroyable sur le fjord à plus de 600 mètres sous nous et de l’autre on a le fameux rocher qui tombe verticalement dans la mer. L’effet est incroyable, on n’a jamais vu cela. Et forcément, tout le monde se prend en photo sur le rocher. Les plus inconscient iront jusqu’à aller sur le bout du rocher avec les pieds dans le vide… l’effet (côté spectateur) est saisissant. Une vraie sensation de malaise de les voir à moitié dans le vide à deux doigts de tomber. 

Vous me voyez ?

Il n’y a aucune barrière de sécurité pour protéger les gens (on n’est pas en Amériques !) et pourtant il n’y a eu aucun accident à déplorer… franchement je me demande comment c’est possible quand on voit le comportement de certains.

Evidement nous aussi on passe par là. Séance photo familiale et bien sûr j’agrandis ma collection de photos de moi perché sur un rocher tombant dans le vide… peu probable que je puisse faire mieux que celle-là, alors forcément je ne pouvais pas passer à côté.

Après un bon moment là-haut, on redescend sans trop traîner (même si Jeanne tient absolument à escalader le moindre rocher…) car il faut qu’on aille faire les courses et remplir le frigo. On mettra un peu moins de deux heures pour redescendre. Comme toutes les randonnées, la fin est longue et un peu pénible. Les enfants en ont marre mais marchent vraiment bien. Au final, la marche totale aura fait pas loin de 9 km. Une belle première balade.

Les courses terminées, on cherche un endroit pour pouvoir dormir tout en faisant notre lessive. On essaye d’optimiser et d’éviter de perdre une journée à faire ça. Céline nous trouve un super emplacement sur un port avec une machine à laver de disponible mais il n’y a plus de place. Dommage, la vue était vraiment super.

Obligés d’aller dans un camping, le premier des vacances… et franchement c’était cher pour rien du tout ! Tant pis, on a fait notre lessive, on est reparti pour une semaine à vivre dans la nature (et notre camping-car).

Bilan du jour : 200km – 4h35 de route