Jour 15 : Geiranger – Alesund

Ce matin pas de réveil mais on se lève un peu avant 8h… on doit avoir notre compte de sommeil. 

Le ciel a l’air dégagé ce matin, ça promet une belle journée pour aller visiter notre 2ème ville : Alesund, ville reconstruite en 1906 suite à un incendie, tout en art nouveau.

On accélère un peu la fin des préparatifs matinaux après avoir vu un nouveau bateau de croisière arriver. On préfère partir avant que le flot touristique ne débarque dans cette micro ville.

Au départ de Geiranger, on attaque directement par la route des aigles qui remonte rapidement sur les hauteurs du fjord. La vue est incroyable avec les rayons du soleil qui sont partiellement filtrés par les nuages et avec les montagnes en arrière-plan. Grandiose !

Sur la phase finale de la route pour Alesund, on longe le fjord Romsdalsfjorden qui est vraiment splendide. Je comprends pourquoi on dit que c’est le plus beau. Au départ de Geiranger il est étroit, complètement encaissé entre les montagnes, alors que là où nous sommes il commence à être très large puisqu’on se rapproche de la mer. On voit les montages un peu plus loin qui elles sont maintenant beaucoup plus escarpées ressemblant plus à nos Alpes que sur l’intérieur des terres. Bref, une route encore magnifique.

Avant d’aller visiter Alesund, on fait un passage par l’usine de Devold qui est fabricant de sous vêtement en laine norvégien. On voulait aller voir si les prix usine étaient intéressants… et effectivement, à 20€ le teeshirt à la place de 70/80 vu dans le commerce la veille c’est une super affaire. On en prend un chacun, Céline plutôt pour le ski, moi plutôt pour mes nuits froides sous tente en montagne lors de mes randonnées.

On fait un petit tour rapide des autres magasins qui sont venus s’installer ici et il y a de vraies bonnes affaires. On voulait également changer nos Gore-Tex avec Céline qui doivent avoir 15 ans et ne sont plus très imperméables. Je trouve la perle rare que je cherchais depuis un moment déjà. Je voulais remplacer ma veste grise par quelque chose de plus coloré. J’en profite pour ajouter un nouveau pantalon de randonnée et la chemise qui va avec… me voilà tout beau pour mes prochaines sorties, car non, ce n’est pas parce qu’on randonne qu’on doit ressembler à un Allemand !

Après ces achats très fructueux (pour moi, malheureusement Céline n’a pas trouvé son bonheur) on file sur Alesund faire notre visite. Petite ville sur les bords de la mer de Norvège, elle accueille elle aussi les paquebots de croisière mais est bien plus grande et intéressante de Geiranger qui est en aval.

On passe 3 heures à se promener dans la ville et Céline à prendre des photos des immeubles en art nouveau. On termine la visite par l’ascension des 460 et quelques marches pour aller jusqu’à Aksla qui permet d’avoir une magnifique vue en hauteur sur Alesund, son port, les montagnes, la mer et les îles avoisinantes. Et pour une fois c’est gratuit :o)

On termine la journée avec une bière sur le soleil descendant. On nous avait prévenus qu’en Norvège l’alcool est très cher et effectivement, à 10€ la bière il faut la déguster. D’ailleurs pour pouvoir prendre notre apéro du soir on a emmené notre cubi de vin dans nos valises (bah si et je n’ai même pas honte !)

Pour dormir on sort un peu de la ville pour trouver un peu de calme et de verdure autour d’un lac. Encore une superbe vue pour manger ce soir. Et comme ça c’est nettement réchauffé (17° au cœur de la journée), on mange même dehors ! Vive les vacances dehors.

Bilan du jour : 160km – 3h20 de route


Jour 16 : Alesund – Andalsnes

Hier soir, après le repas, alors qu’on travaillait sur le carnet de voyage et la préparation de l’étape suivante, il y a un gars avec son tracteur qui a commencé àpasser la « tondeuse » sur les talus du bord de la route. Il était 20h30. Étonnant mais bon on se dit qu’il doit finir sa journée dans 30 minutes…

En fait 4 grosses machines se sont succédées toute la soirée, chacune plus grosse que la précédente avec un taille herbe plus gros que le précédent (pour finir avec un élagueur d’arbre). Ils ont défilé devant nous jusqu’à pas loin de minuit ! 

Ce matin, on hésite à manger dehors mais il fait un peu frais alors on reste avec Bernard. Quand on est prêt on met le cap vers Andalsnes notre destination du jour pour ce qui devait être l’une des plus belles rando de Norvège, celle de Romsdalseggen. Mais en la préparant hier soir on s’est rendu compte que finalement elle était peut-être un peu trop difficile pour les enfants. 

Du coup, pour ne pas tout changer et parce qu’elle avait vraiment l’air superbe, on décide de la faire différemment en partant de la fin et en remontant à l’envers.  Cela nous permet d’arriver à 500 mètres d’altitude à une plateforme d’observation sur la ville d’Andalsnes, le fjord Romsdalsfjorden (le même qu’hier) et les montagnes.

La montée est vraiment raide : 500 mètres de dénivelé sur 1,5km ça pique un peu les jambes de Jeanne. Une partie de la montée se fait avec des marches qui lui arrivent aux genoux et l’autre sur des racines d’arbres lustrées tant le passage des nombreux randonneurs à excavé la terre de la montagne. Autant dire que la pauvre a un peu souffert. 1h30 pour cette première partie qui nous amène jusqu’à la pause déjeuner.

Après une grosse pause, on repart pour les 200 mètres d’ascension restant jusqu’à un petit plateau permettant d’avoir cette fois-ci une vision 360°. C’était mon objectif du jour, pouvoir monter jusqu’ici pour voir la vue complète. Après la pause on a grimpé cette partie-là en moins de 30 minutes… facile !

La ville d’Andalsnes n’est vraiment pas jolie et gâche clairement le paysage qu’on avait depuis la plateforme d’observation, ce qui est un peu moins le cas d’ici où elle est moins présente. La vue sur le fjord est superbe mais c’est surtout les montagnes qu’on voit d’ici qui sont splendides. Particulièrement celle devant nous dans le renfoncement qui est escarpée avec un côté sombre et un peu angoissant. J’apprendrai par la suite qu’il s’agit du fameux mur des trolls.

En étant ici, on rejoint l’une des deux routes qu’on pouvait emprunter en faisant la rando dans le bon sens, mais c’est celle qui de toute façon passait par les crêtes et était donc inaccessible pour les enfants. Sur les blogs qu’on a regardés, cela avait l’air complètement dingue ! Du coup, vu la technicité du terrain, on décide de faire demi-tour pour redescendre mais très satisfaits de ce que les enfants ont réussi à faire. 700 mètres de dénivelé positif c’est canon. Même s’il n’y a que 2 kilomètres  de marche, il faut se faire la montée à 40% !

La descente c’est étonnamment beaucoup mieux passée que je ne le pensais. On est descendu assez rapidement, Jeanne en tête qui gambadé. La fatigue de la montée est déjà bien loin… mais quelle énergie ! Et la deuxième partie de la descente s’est faite dans le calme car elle a jouait avec Pierre au roi du silence… si Pierre a perdu au bout de 2 minutes, elle a tenu à continuer. Elle a dû rester silencieuse pas loin d’une heure (ça fait un peu de bien quand même ;o)

De retour à Andalsnes on se trouve une petite boulangerie pour un goûter bien mérité avant d’attaquer rapidement la route des trolls. On veut la faire avant que le soleil ne soit trop bas.

Comme on l’a lu dans un blog, la route des trolls c’est une route de montagne avec des lacets, des cascades sur le bord et la Norvège a eu l’excellente idée d’en faire un route touristique avec une histoire de trolls… Oui c’est vrai, en tout cas ce n’est pas complètement faux mais franchement cette route, c’est bien plus que ça et nous on a adoré.

La montée se fait lentement en laissant les détails se découvrir au fur et à mesure que nous montons. Une cascade, un pont enjambant un torrent pour relancer la route sur l’autre versant de la montagne, une autre cascade, les lacets de la route…

On a bien pris le temps de monter doucement tous les virages. Contrairement à ce qu’on a pu lire, la route est très simple d’accès, même avec Bernard qui fait 7 mètres de long.

Arrivés en haut, le site est très bien aménagé avec plusieurs plateformes d’observation mais une seul vaut vraiment le coup et permet de surplomber l’entièreté de cette route qui est très photogénique.

On a également une vue directe sur un grand mur de montagne très sombre, voire noire à certains endroits. Elle est belle d’une façon dont je ne saurais la décrire mais elle a clairement des choses à dire… en tout cas elle ne laisse pas insensible, elle m’a fait quelque chose en la voyant. C’est indéniablement une contemplation à vivre plus qu’à raconter.

On est resté une bonne demi-heure à observer le paysage avant de redescendre. Il semble qu’il y ait débat sur le meilleur sens pour découvrir cette route. Sans hésitation on a préféré la montée pour les raisons expliquées précédemment.

Sur ce, on part faire quelques courses avant de se poser sur les rives du fjord Romsdalsfjorden pour passer la nuit.  A peine arrivés et la pluie commence à tomber doucement avant de devenir vraiment présente. Du coup pas le courage de sortir pour faire le barbecue ce soir, ça sera soirée en intérieur.

Bilan du jour : 140km – 2h40 de route

 


Jour 17 : Andalsnes – Hjerkinn

A défaut de barbecue hier, on a profité d’un beau début de matinée ensoleillé avec des températures rarement atteintes depuis le début des vacances pour prendre notre petit déjeuner dehors. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas pu en profiter le matin, qu’est- ce qu’on est bien à vivre dehors. 

Aujourd’hui on va essayer d’aller voir des animaux sauvages… bon ce n’est pas gagné, mais comme on désespère de voir des rennes ou des élans on va essayer de provoquer un peu les choses en allant à Dovrefjell un parc national dans lequel des bœufs musqués ont été réintroduits.

Avant ça, on a un peu de route à faire. On commence par passer devant le mur des trolls, toujours impressionnant. La route est encore belle aujourd’hui, entre torrents sur le côté et montagnes autour de nous. Ça devient classique mais pour autant on ne s’en lasse pas.

A la base, on n’avait pas prévu de venir dans le coin du parc national de Dovrefjell-Sunndallsfjella mais plutôt dans les Lofoten. Sauf que peu de temps avant le départ on a abandonné cette idée car cela faisait trop de kilomètres (2500 en plus). 

La ville de Dombas est la porte d’entrée du parc national et c’est une belle surprise lorsqu’on découvre qu’à partir de là le paysage change complètement de ce qu’on avait connu jusqu’ici. En Norvège il n’y a pas que les fjords ;o) 

Les montagnes sont toujours là mais beaucoup moins hautes et plus rondes. Le paysage est également plus sauvage, il y a moins de végétation, elle est plus petite et il y a de tout petits lacs. Il y a un côté steppe je trouve. Ça change est c’est vraiment beau.

Les couleurs sont également différentes, c’est un peu plus orangé ou marron clair avec du jaune. Le vert est beaucoup moins présent.

On va jusqu’à Hjerkinn avec l’idée d’y manger car on a tous très faim ce midi. Céline a vu qu’il y avait un parking de départ de rando avec une jolie vue, alors pourquoi pas y aller pour manger…

Effectivement lorsqu’on y arrive la vue sur la montagne Snohetta est complètement incroyable. Une étendue énorme de plaine avec au bout, sur l’horizon, une grande montagne, seule, au sommet enneigé. La plaine est comme tout à l’heure dans les tons orangé et marron alors que la montagne tranche complètement avec une couleur noire et les hauteurs blanchies. C’est magnifique.

Après le repas on part faire une petite balade. En fait le parking permet d’accéder au Snohetta view point qu’on voulait faire. 1,5 km de montée sur un chemin de cailloux, facile pour tout le monde. 

En haut on découvre une magnifique cabane posée devant le point de vue sur la vallée et la montagne Snohetta. C’est plus une oeuvre d’art qu’une cabane mais elle permet de s’installer au chaud (car il fait froid là-haut dans le vent) sur des bancs tout en bois avec une vue panoramique. Plus que des mots, il faut voir cette œuvre incroyablement belle.

Les Norvégiens ont le don pour faire des constructions qui se fondent dans le décor en respectant la nature. Là où la nature est magnifique ils construisent toujours un aménagement qui est beau voir qui est magnifique à l’instar du lieu où il se trouve. Cela  permet de profiter au maximum de ce qu’offre la nature. C’est vrai ici mais ça l’était hier sur la route des trolls ou plus tôt dans le voyage avec la double chute d’eau.

On reste un long moment à contempler le paysage. Céline à l’intérieur moi à l’extérieur. Je trouve qu’on est mieux au cœur de la nature pour la contempler, même si la « cabane » apporte une sensation de bien-être et de sérénité lorsqu’on y est lové.

A la descente on voit plein de gens en train de monter. 2 bus entiers sont arrivés. On parie sur une soirée d’entreprise car il y a un véhicule qui est monté avec des caisses entières de champagne et des chips… on est content d’avoir pu profiter du lieu, seuls.

On bifurque avant d’arriver en bas pour prendre un petit chemin de traverse qui forme une boucle pour rejoindre le parking dans l’espoir de voir des bœufs. Au lieu de cela on aura les pieds trempés et boueux à force de traverser de petits ruisseaux qui ressemblaient plus à des marécages qu’à des ruisseaux. La balade n’était pas mémorable et n’a rien apporté de plus que ce qu’on avait déjà fait.

 

Céline étant toujours aussi frustrée de ne pas avoir vu de faune sauvage, on part juste à côté au centre des rennes. On doit pouvoir faire un safari à pied. Pas de chance le guide n’est pas là demain… décidément le sort s’acharne. Mais au moins on a appris que les bœufs étaient souvent visibles depuis le point de vue qu’on a fait aujourd’hui.

Du coup, après réflexion on décide de rester ici pour la nuit (après un petit aller/retour pour vider les toilettes… la partie moins drôle des camping-car ;o) Et comme on a adoré le point de vue là- haut, on décide d’y retourner pour le coucher du soleil. 

Je ne vais pas refaire le descriptif, mais c’était bien un spectacle incroyable. Je pense qu’on va y retourner demain matin faire le lever du soleil… et si en montant 3 fois on ne voit toujours pas de bœufs musqués c’est que le sort en aura décidé autrement mais nous on aura fait tout ce qu’on pouvait !

Bilan du jour : 193km – 3h25 de route


Jour 18 : Hjerkinn – Tannas

Ça n’a pas la même tête avec le brouillard !

Comme prévu hier soir on se lève tôt ce matin pour monter les 1,5km nous amenant au sommet et observer le lever du soleil. Pendant ce temps, les enfants dorment dans Bernard non sans avoir eu un topo complet hier soir de quoi faire en cas de problème. Et on a passé tous les problèmes possibles (et même impossibles) en revue. Ils ont également eu un petit cours de comment nous appeler si besoin. Bref, même si on s’avait qu’ils dormiraient lorsqu’on rentrerait, ils étaient parés pour nous attendre seuls.

De notre côté, on attaque la montée avec une vue sur le sommet… dans les nuages. Bon on ne désespère pas et on y va quand même. La montée est plus longue que dans notre souvenir. Et le fait de voir le chemin dans son intégralité jusqu’en haut ne nous aide pas à trouver le chemin plus rapide.

Comme on s’en doutait, en haut on est dans le brouillard, il n’y a aucune trace du soleil levé et les bœufs musqués sont passés au rang de légende urbaine de par leur absence totale du territoire.

Repas du midi

La cabane qui était si merveilleuse hier a un air un peu plus fade ce matin sans le doré que lui procurait le soleil mais reste néanmoins une belle œuvre.

On ne s’attarde pas plus qu’il ne faut et on redescend lever les poulots au pain perdu en espérant rendre l’épreuve du réveil plus facile ;o)

A 9h on lève le camp et on met le cap vers le parc national de Rondane. On n’a pas pu voir les fameux bœufs mais on ne désespère pas de voir enfin des rennes. Le parc de Rondane est sensé en abriter plein. 

On roule jusque là-bas, on se promène dans le parc mais toujours sans résultat… Bon d’un autre côté la probabilité qu’un renne se jette sur la route au moment de notre passage était plutôt faible mais on a quand même essayé.

Après une heure de roulage dans le parc, on lève camp pour partir vers Roros, petite ville dans laquelle on peut voir une ancienne mine de cuivre.

Roros qu’on n’avait absolument pas prévu de faire durant notre séjour mais qui s’est positionné au gré des ajustements de parcours. Et c’est l’une des belles surprises de ce voyage. On y allait pour visiter un ancien village minier et c’est en fait toute une ville vraiment belle qui intègre son passé en l’utilisant intelligemment. On a d’un côté tout un espace dédié à sa mine et tout un quartier en « reconstruction » avec les techniques de l’époque et de l’autre une ville clairement d’aujourd’hui, très jolie tout en conservant les codes d’autant. On se balade 2 heures dans la ville en flânant un peu, en faisant quelques magasins, on s’arrêtant prendre un goûter ou en passant sur les résidus du crassier, l’occasion d’expliquer à Jeanne ce qu’est une mine.

Intérieur improbable d’un magasin de céramique

La mine se visite mais on préfère garder cela pour plus tard car on a prévu d’en visiter une autre en Suède.

D’ailleurs, en parlant de Suède, il est temps de reprendre la route pour Tannas notre destination d’aujourd’hui qui nous fait quitter la Norvège définitivement. Quitter la Norvège est un peu difficile pour tout le monde tant on a adoré ce pays. Et puis retourner en Suède c’est aussi se rapprocher de la fin des vacances.

A Roros, quartier réhabilité

Et comme pour nous remercier d’être venus en Norvège, quelques kilomètres avant la frontière, on arrive enfin à voir 2 rennes sur le côté. Probablement une maman et son très jeune enfant qui avait encore du duvet sur ses bois. Les deux étaient magnifiques avec un poil soyeux gris et blanc. On n’a pu les voir que furtivement mais assez pour être contents. Céline retrouve le sourire après toutes ces déconvenues animalières. 

Ces deux rennes étaient exactement comme on l’imaginait alors que ceux rencontrés en Finlande lors de notre voyage de noce étaient bien plus… tristes. C’est un peu comme si on pensait voir un bel étalon et qu’on avait vu un âne (avec tout le respect que j’ai pour les ânes bien sûr) ! Bref une belle rencontre avant de quitter le pays.

Avant de se garer pour la nuit, Céline voulait aller voir un trou de météorite. Bon personnellement voir un trou dans la forêt ne m’emballait pas mais pourquoi pas. Arrivés là-bas, c’est l’explosion de rire… c’est effectivement un trou quelconque au milieu des arbres. Absolument aucun intérêt. 

Ceci est un trou de météorite… inoubliable !

On repart très rapidement pour se poser sur les bords d’un lac et profiter d’un magnifique coucher de soleil. On n’est plus en Norvège avec ses paysages grandioses. Ici c’est un peu plus mesuré, plus dans la finesse. Il n’en reste que la soirée est très agréable. On a même eu assez de place pour faire une partie de fresbee avec les enfants. Suède, nous revoilà pour quelques jours. 

Bilan du jour : 278km – 4h45 de route


Jour 19 : Tannas – Lac Svegssjön

Alors qu’on a laissé la journée d’hier s’en aller avec un ciel totalement exempt de nuage, on se réveille dans le brouillard le plus complet. On voit bien que le ciel bleu n’est pas très loin mais pour l’instant c’est une visibilité nulle et surtout un Bernard transformé en frigo. Il fait 0,5° dehors et 6° à l’intérieur. Ça commence à piquer lorsqu’on sort le moindre bout de peau de sous la couette.

Hier soir, Céline a réservé une visite de Bœufs musqués à Tannas. A défaut d’en voir dans la nature, on va aller dans un parc pour en voir. On rejoint la visite guidée à 10h… et nous sommes seuls.

Quelques explications générales puis on va dans un énorme enclos de 3,5 hectares où 3 bœufs sont présents. A l’appel des croquettes, ils se montrent doucement. Le mâle est particulièrement énervé et grogne fortement. Pas commode, il vaut mieux ne pas le contrarier. Avec lui il y a une femelle et un bébé. 

Il ne reste que 50 000 bêtes dans le monde à l’état sauvage (principalement au Canada, en Alaska et au Groenland) dont 300 en Norvège où nous étions hier. En Suède ils ne sont que 12 et le gouvernement ne fait rien pour augmenter ce nombre en relâchant de nouvelles têtes. Ils considèrent que ce n’est pas leur rôle de réintroduire une espèce disparue.

Visite intéressante où on a pu en savoir un peu plus sur le bœuf musqué, à commencer par son nom qui est totalement erroné puisqu’il est plus de la famille de la chèvre que de la vache et qu’il ne sécrète pas de musque. Le fait qu’il se rapproche de la chèvre explique ses cornes qui effectivement ressemblent plus à un bélier qu’à un taureau.

Après cette petite visite d’une heure, on passe voir un endroit où il semblerait qu’on puisse pêcher. Les enfants en rêvent à peu près tous les jours depuis qu’on est en vacances. Effectivement, il y a une petite marre avec des truites arc en ciel et on peut louer une canne. Après on paye le poisson au kilo. Là c’est la surprise pour le prix mais la dame qui s’occupe du lieu nous dit qu’en général une truite pèse 800 grammes. Parfait pour un repas de 4 !

On prend 2 cannes pour les enfants, on attache les vers de terre et c’est parti. Bon il ne faut pas attendre longtemps pour que cela morde. En quelques secondes ça se bouscule devant le ver de Pierre. La ligne s’étire rapidement et casse sous la puissance de la truite. Avec du recul c’est peut-être bien qu’on ne l’ait pas péchée celle-là, elle devait être bien grosse.

Du côté de Jeanne c’est pareil, ça mord très très vite. Je suis avec elle pour l’aider et on ramène notre truite tranquillement en la fatiguant. On la sort à l’épuisette et là les enfants commencent à blêmir lorsqu’elle bouge dans tous les sens pour se débattre. Pierre ira même jusqu’à courir le sprint de sa vie en partant à plus de 50 mètres de nous lorsqu’elle a eu un mouvement un peu trop brusque pour lui. On s’est bien marré. Faut dire que la bête faisait quand même 1,6kg. D’ailleurs lors de la pesée, la dame c’est senti un peu mal et nous a fait un rabais sur l’addition.

Nous voilà donc avec notre truite arc en ciel de 1,6kg… et on fait quoi maintenant avec ça ? Il n’est pas loin de 12h alors on trouve un coin très sympa le long du torrent de l’autre côté de la route. On s’installe et je m’occupe de la truite. Je la vide, la rince et la passe au barbecue. 

Rien d’ajouté, juste grillée tout en restant fondante (comme le saumon, c’est un poisson très gras). Un délice, même les enfants ont adoré. Belle expérience (c’est la première fois que je vide un poisson et que je mange un poisson qu’on a péché). En plus le temps est magnifique, on en profite pour prendre notre temps dehors au soleil. Un moment qui restera assurément dans nos souvenirs de voyage.

Il n’est que 15h lorsqu’on poursuit notre route et pourtant la journée est déjà bien remplie. Mais on va continuer en montant sur le plateau de Flatruet.

Au-delà du paysage de toundra qui est superbe, l’objectif est d’aller sur le territoire des rennes. Le Routard est catégorique, ici c’est le renne le roi, il faut lui laisser la place. On monte donc sur le plateau et on a beau avancer sur le territoire des rennes, pas l’ombre d’une bestiole, rien ! Décidément c’est la loose des bêtes sauvages.

On décide de s’arrêter faire une petite marche sur ce grand plateau dénudé où pointes les plus hautes montagnes de Suède loin à l’horizon. Le paysage est vraiment splendide avec une lumière « polaire ». Le soleil semble froid, prêt à se coucher alors qu’on est encore en milieu d’après-midi.

Vous l’avez ?

Une petite demi-heure après avoir commencé la marche, on aperçoit enfin l’élu. Commence alors un safari pédestre pour le suivre sans se faire remarquer. On passe un long moment à l’observer et à se rapprocher de lui. Il nous a vus et nous laisse faire. Il joue un peu en se rapprochant puis en repartant jusqu’à ce que d’autres randonneurs le prennent à revers en redescendant de leur balade. Son espace de retrait diminuant il nous quitte pour aller manger ailleurs.

On continue notre balade dans une sorte de marécage à se tremper les pieds. On était parti pour faire une balade vers un canyon mais sans certitude de là où on allait. Vu l’heure qui avance, la route qu’il nous reste à faire ce soir et la réussite dans notre recherche de rennes, on décide de rentrer… jusqu’à ce qu’on croise une famille entière : papa, maman et bébé. C’est reparti pour un jeu de cache- cache avec les rennes sauvages de Suède.

On aura eu du mal à les voir, mais on est content d’avoir pu les approcher dans leur habitat naturel. Et le lieu est tellement joli que ça rend cette rencontre encore plus magique. 

On reprend la route en direction de Falun. On n’y sera pas ce soir mais on commence à se rapprocher doucement de Stockholm. On devait rendre Bernard lundi mais finalement on va le garder une journée de plus. Tant pis, pas de visite de Stockolm, on profite de Bernard et de la vie dans la nature une journée de plus.

Rapidement on tombe sur une route en gravillons et pleine de trous. Une digne héritière des routes cubaines. 50km à moins de 50km/h… bah c’est super long. Heureusement sur le trajet on a pas mal de rennes pour nous occuper. On a mis longtemps à les trouver mais là ça y est, ils sont à chaque virage. Bon ça rend notre safari sur les hauts plateaux un peu moins exceptionnel mais tant pis, on est content de les voir quand même. On croise de très jeunes bébés mais aussi des rennes blancs. On se demande même si c’est bien un renne ou si c’est un autre animal.

On termine notre journée sur le lac Svegssjön bien épuisés de cette longue route chaotique. Mais comme tous les jours Céline nous a trouvé un endroit paradisiaque pour passer la nuit. Dans la forêt de pins, très loin de la circulation (pour une fois car c’est étrangement pas si simple en Scandinavie) avec une micro plage privée de sable. Il est un peu tard pour en profiter mais je suis sûr que demain matin il y en a deux qui vont foncer dans l’eau, surtout avec la température qui est plutôt douce ce soir.

Bilan du jour : 205km – 4h00 de route