Jour 5 : Hunnebostrand – Lac Mjaugetjorn

Pas encore 8 heures et je commence déjà à me réveiller doucement. Étrange, je ne dors plus vraiment le matin pourtant on ne se couche pas tôt et le camping-car est relativement obscur.

Tout le monde étant bien fatigué, je pars faire une petite promenade dans le village de pêcheur où nous sommes. Simple, sympa et rafraichissant. Le ciel est encore très couvert ce matin et surtout il y a beaucoup de vent. Il ne fait pas froid mais le vent en donne l’impression.

A mon retour au camping-car j’en profite pour me mettre à jour dans mon carnet de voyage alors que Céline entrouvre la fenêtre de la chambre vers 9h. C’est surtout les enfants qui avaient besoin de dormir et de fait, Jeanne n’arrive pas à se réveiller… d’un autre côté c’est une constance universelle ;o)

Pour le petit déjeuner, sur la demande de Pierre, on sort tout le matériel de camping : table et chaises pour s’installer face à la mer. La vue est belle mais même en s’abritant de Bernard le camping-car, le fond de l’air est bien ventilé. On voit qu’on n’est plus du tout en haute saison car nous étions 3 camping-cars sur le parking cette nuit.

Ha oui ! Notre camping-car a maintenant un nom, il s’appelle Bernard (comme un Bernard l’Hermite qui a sa maison avec lui).

Le petit déj terminé, les affaires rangées et prêts à repartir on va faire un tour de la ville… bon bah à quelque chose près le même que celui que j’ai fait ce matin sauf qu’on commence d’abord par aller sur une petite plage à la demande de Jeanne pour… aller se baigner !! Comme je le disais, il ne fait pas froid mais sûrement pas plus de 18/19°, avec du vent et dans la mer du 10/12° peut-être ! On est en Suède bon sang, mais qui veut aller se baigner ici et de ce temps-là ? Mamilène, sort de ce corps !

Après avoir gouté à la température et vu toutes les méduses, elle décide d’y tremper les pieds puis les cuisses. Elle ira finalement jusque sous les fesses.

Séché et promenade terminée, on reprend la route pour quitter la Suède et s’en aller en Norvège qu’on attend avec impatience. A nous les grands espaces !

Bon évidemment, on profite de la route pour se promener un peu donc au passage on fait un petit stop pas très loin, dans la ville de Fjallbacka. Ça ressemble un peu à là où nous avons passé la nuit mais en beaucoup plus touristique et un peu moins joli. Finalement, on n’a aucun regret car Céline avait hésité à venir passer la nuit ici. 

On reste une petite heure en en profitant pour acheter quelques viennoiseries qui ont l’air bien sympathiques et aller à la poissonnerie pour acheter du saumon tout juste sorti de bateau de pécheur. Lorsque notre tour arrive, on s’aperçoit qu’il faut un numéro, comme chez le boucher du super marché… sauf qu’on doit être 4 ou 5 dans le magasin, que la vendeuse nous regarde, voit bien qu’on est là depuis un moment et passe aux personnes derrière nous qui eux avaient bien pris un ticket. Tant pis pour le saumon, on en trouvera ailleurs !

Cette fois-ci c’est la bonne, on reprend vraiment la route pour la Norvège. On passe d’ailleurs la frontière assez rapidement sans aucun contrôle bien sûr.

Conduire sur l’autoroute n’est pas vraiment intéressant, par contre, dès lors qu’on s’enfonce un peu en Norvège et qu’on prend ce qui doit correspondre à une route nationale, là c’est beaucoup plus sympa. Les montagnes commencent à se dessiner même si on est plus proche des Vosges que des Alpes pour le moment.

On enchaine les tunnels les uns à la suite des autres. On se rend vite compte que la Norvège est le pays du tunnel ! (NDLR à postériori : Cette phrase est carrément un euphémisme)

Au détour d’un rond-point j’aperçois un panneau indiquant qu’on peut vidanger le camping-car. Je me précipite donc pour changer notre itinéraire et y passer car depuis ce midi la cassette des toilettes chimique est pleine et les odeurs sont plus que désagréables. Mais trouver un endroit pour vidanger n’est pas si simple, loin de là. On n’a pas ce souvenir de nos périples en Amérique du Nord.

La station se trouve en fait être un camping. Je tente quand même en demandant à l’accueil et le gars super sympa nous laisse entrer. J’en profite pour remettre tous les réservoirs du camping-car dans leur état initial et on repart.

L’un de nos objectifs du jour était de se poser ce soir pas trop tard pour profiter un peu de notre lieu de camping et avoir le temps de profiter un peu. 

Céline nous trouve donc un camping sauvage sur la route qu’on atteint vers 18h. On se trouve au bord d’un beau lac (lac Mjaugetjorn) bordé d’une forêt de pins. Le seul point qui pourrait déranger, c’est qu’on est prêt de la route mais vu comme on s’est installé, on ne voit plus la route et les voitures ne sont pas très fréquentes.

Et oui, deuxième baignade de la journée !

Et qui dit lac… dit baignade pour Jeanne. J’ai l’impression qu’elle prend l’habitude de se baigner dès qu’elle voit de l’eau. L’eau est un peu froide donc elle restera au niveau des pieds mais tout de même l’intention est là, ce qui est loin d’être notre cas. Encore que, ce soir on a tous était tenté de la rejoindre.

Pendant ce temps, on s’installe complètement pour la première fois du voyage : on sort l’auvent, la table et les chaises de camping. Apéro pour tout le monde (comme tous les jours finalement) pendant que le barbecue chauffe. Pierre nous le réclame depuis un moment !

Je sors le poulet pour le mettre à cuire lorsqu’une odeur pas très agréable se fait sentir. Le poulet est vert et sens la mort… bon bah ça ne sera pas pour ce soir ! On fait quand même cuire le maïs et on terminera le repas avec les chamallows grillés pendant que le soleil se couche en laissant des reflets roses dans le lac.

Il fait beaucoup plus froid ici alors on ne traîne pas dehors très tard ce soir et on rentre se mettre au chaud dans le camping-car pour faire le carnet de voyage pour moi et préparer la journée de demain pour Céline. On a chacun de quoi bosser !

Bilan du jour : 305km – 4h50 de route


Jour 6 : Lac Mjaugetjorn – Lysebotn

Quel plaisir de se réveiller dans un tel endroit ! Un lac, de la forêt… la nature pour nous tous seuls. Et ce matin le soleil est même au rendez-vous, c’est plutôt rare depuis notre arrivée.

Hier soir j’ai regardé où je pouvais aller courir aux alentours, mais finalement on a décidé de partir pas trop tard pour continuer à avancer avec la perspective de faire une belle et grosse randonnée demain. Du coup tout le monde debout à 8h… enfin plus ou moins 8h en fonction des personnes (évidement, je pense à Jeanne…).

Petit déjeuner dehors bien sûr avec vue sur le lac où le soleil se reflète. Une belle journée qui commence et Jeanne qui remet ça avec la baignade. Mais que fait-elle ?

On arrive à partir pas trop tard pour aller jusqu’à l’église d’Eddal qui est l’une des 25 dernières églises en bois debouts du pays. En chemin on croise quelques lacs et l’arrivée sur le site est assez incroyable, surtout lorsqu’on ne sait pas top à quoi s’attendre. 

Cette église est la plus large des 25 restantes. Sa forme et la couleur du bois en fond un édifice vraiment joli et lorsqu’on s’approche on sent l’odeur du bois goudronné qui donne la couleur noire au bois et permet de le conserver dans le temps.

Datant du 12ème siècle, elle est dans un état incroyable de conservation. On commence par en faire le tour pour voir et comprendre la structure générale avant de s’aventurer dedans. L’intérieur est magnifique ! Tout en bois bien évidement, certains éléments sont peints et donnent un peu de vie et de chaleur. Très belle découverte inattendue.

On hésite à faire le musée qui se trouve un peu plus loin présentant le mode de vie des Norvégien dans les années 1700. Les photos sont loin de faire envie, ça ressemble plutôt à un musée un peu kitch comme il en existe tant. Mais après avoir pris la direction du camping-car, on décide finalement de faire demi-tour et d’y aller

Quelle bonne idée on a eu. Dès la première maison traditionnelle on est sous le charme. De nombreux costumes traditionnels sont présentés et sont d’une qualité extraordinaire. Ils seraient dignes de faire partie d’un film de cinéma tant le travail du détail y est soigné. Au-delà de la qualité des tissus et de la réalisation, l’objet en lui-même est vraiment beau. Ce sont de très beaux vêtements.

Vient ensuite la visite de la maison et de la pièce à vivre, et là encore c’est magnifique. A tel point qu’on se verrait bien y vivre. Là où le chalet montagnard français tout en bois est souvent un peu « lourd » à digérer, cette maison donne envie d’y vivre. Les murs en bois sont peinst, les meubles sont magnifiques, les coffres grandioses et même la cheminée d’angle est proportionnée juste comme il faut. Simple mais belle. Une très belle découverte à côté de laquelle on a failli passer. Ça aurait vraiment été dommage.

Finalement on est resté bien plus longtemps que prévu mais c’était nécessaire. On reprend la route pratiquement à 12h en direction d’une autre église en bois debout, celle d’Eidsborg.

La route pour y mener n’est faite que de montées et descentes en lacets. Sympa avec un camping-car de 7m de long :o) Au-delà de ça on croise quand même pas mal de lacs et on est dans la montagne alors bon… forcément on est bien :o)

Arrivés à l’église d’Eidsborg la première impression n’est pas terrible. L’église est bien plus petite que celle de ce matin et moins « différente ». On est là alors on va quand même aller la visiter. Apparemment c’est l’intérieur qui vaut le coup.

Arrivés devant l’église après avoir acheté les tickets, on trouve porte close. En fait il y a un baptême et la prochaine visite n’est possible que dans 45 min. Là c’est la goutte d’eau. Je retourne me faire rembourser, on n’avait déjà que moyennement envie de la visiter cette église donc attendre 45 min alors qu’on a encore pas mal de route c’est trop.

Retour dans Bernard le camping-car et on reprend la route pour notre destination finale d’aujourd’hui Lysebotn. Sauf qu’à ce moment-là on hésite encore un peu sur le fait d’aller jusqu’au bout. On voudrait faire la randonnée demain de Preikestolen mais c’est encore à plus de 7h d’ici… donc faire la route plus la randonnée ça fait beaucoup.

En attendant on roule un peu et on s’arrête finalement bien avant Lysebotn pour voir un lieu qui a l’air pas mal. L’endroit pour le camping-car n’est vraiment pas intéressant. C’est un parking gravillonné sans vue particulière mais assez éloigné de la route c’est déjà ça.

En descendant un peu le talus à côté de nous on arrive sur un torrent à très faible débit (en fait on est en contre bas d’un barrage) qui coule sur de grandes plaques de rochers. Avec les algues les rochers sont rendus très glissants et forment comme une multitude de toboggans. Je vous laisse imaginer comment les enfants se sont fait plaisir là-dedans. 

Il ne leur a fallu que 2 minutes pour enlever le pantalon, les chaussures et aller dans l’eau en culotte. Une vraie partie de rigolade… pour eux, nous on a un peu stressé la première fois qu’on a vu Pierre partir glisser dans un toboggan sans s’arrêter…

Ils ont joué une bonne demi-heure avant que Jeanne finisse dans une cuvette remplie d’eau et trop glissante pour pouvoir en sortir. On a du faire une chaîne humaine à 4 pour la sortir de là ! 

Frigorifiée et grelottante, on la remonte au camping-car pour la réchauffer autant que possible avec pas moins de 4 couches de vêtements dont 2 polaires. Là-dessus, on se dit qu’il est temps de repartir. On ne restera pas ici pour la nuit.

On repart donc, toujours sans connaître notre destination finale mais en sachant quelle direction prendre. On emprunte un route qui n’existe nulle part… bon j’exagère, la route est bien sur les cartes mais on traverse une zone de no man’s land. Il y a une route, des montagnes, des lacs et des milliers de moutons qui se sont approprié la route. Ici ce sont eux les rois et s’ils sont sur la route c’est bien à nous de nous arrêter et d’attendre qu’ils aient terminé. 

C’est vraiment étrange car bien qu’on ait croisé de nombreux véhicules, il n’y a aucune maison, usine, ferme ou quoi que ce soit qui nécessite de passer par ici.

Par contre, la route est absolument extraordinaire. D’une beauté vraiment rare. En plus on a la chance d’avoir le soleil qui s’est levé pour irradier toute cette zone de montagnes rocailleuses et vertes de pâturage. C’est l’une des plus belles routes que nous ayons emprunté tous pays confondus d’autant qu’il ne s’agit pas d’une petite zone isolée mais d’une route d’au moins 50 km (peut-être plus je n’ai pas regardé le compteur…). Pour les connaisseurs, toute cette route nous a beaucoup fait penser au Rohan du Seigneur des Anneaux.

Dans la longue montée menant à Lysebotn,, on trouve au sommet d’une côte un petit parking qui ne paye pas de mine mais qui permet d’admirer un vue absolument incroyable. On peut même dire magique ! Décidément, Céline nous trouve des endroits de plus en plus beaux pour passer la nuit… pas sûr qu’elle puisse faire mieux que ce soir.

Nous sommes au sommet (ou presque) des montagnes avoisinantes donnant sur un beau lac en contre bas. Le soleil est en train de se coucher illuminant le paysage d’une magnifique lumière froide. Un régal pour les yeux qui nous permet de faire le plein de bien-être.

Avec le paysage, on hérite également d’un petit troupeau de moutons venu voir comment ça se passe chez nous et certainement désireux de voir ce qu’on pensait manger ce soir. Car oui, malgré un 8°, les enfants ont demandé à manger un barbecue et en plus dehors… décidément, ils ne cessent de nous surprendre. On sent qu’on est vraiment entré dans les vacances, ils commencent à être plus détendus et à mieux écouter. C’est plus reposant pour tout le monde.

On se couche au son des cloches des pâturages…

Bilan du jour : 270km – 5h35 de route


Jour 7 : Lysebotn – Ardal

Réveil en sursaut à 6h50 ! Le camping-car bouge légèrement et j’entends comme des bruits de plastique arraché. Mais ils font quoi ces imbéciles de moutons ?!! On ouvre la fenêtre du camping-car en urgence pour les chasser un peu plus loin. Bon le réveil était à 7h alors on se lève. L’objectif d’aujourd’hui est de faire la randonnée du Preikestolen qui n’est pas à côté donc on doit faire la route et faire la randonnée… faut pas traîner.

Ce matin le paysage est embrumé, comme l’esprit de Jeanne au réveil mais rapidement ça se dégage laissant la belle vue d’hier revenir. Pour autant, avec 5° dehors, on capitule pour la première fois et on prend notre petit déjeuner à l’intérieur de Bernard. Avec ses 10° ce n’est pas la fournaise mais c’est toujours mieux.

A 8h on part pour Lysebotn qu’on voulait atteindre hier soir. La ville est connue car c’est un départ (ou une arrivée) d’un ferry qui traverse tout le fjord (le Lysefjorden). Sur le chemin il y a également le départ d’une randonnée très connue pour aller au Kjerag (un gros caillou suspendu entre deux falaises) mais qui est un peu trop longue pour les enfants.

Bref, après une longue descente et 25 lacets en épingle à cheveux, nous voilà en bas. Les freins sentent le carbone brûé et le lieu n’est franchement pas mémorable. Après la vue sur l’un des plus beaux fjords de Norvège (dixit les blogs regardés pour la préparation du voyage) est plutôt pas mal. Le bras de mer est assez étroit (comparativement à d’autres qu’on verra après), ce qui lui donne un aspect complètement encaissé dans les montagnes et donc une sensation d’être minuscule devant ce gigantisme minéral. Pas indispensable, surtout qu’on le voit de l’autre côté (pendant la randonnée du Preikestolen avec une vue plus intéressante à notre sens).

On repart et on remonte les 25 lacets, on refait une partie de la route d’hier pour récupérer la route principale faisant le tour du fjord afin qu’on puisse prendre un petit ferry (plutôt un bac en fait) pour traverser et terminer nos 3h30 de route jusqu’au Preikestolen.

La route est très belle mais pas autant qu’hier, même si on est sur l’une des routes touristiques de la Norvège. Ceci dit, difficile d’égaler les quelques heures passées hier au milieu de nulle part.

Pour optimiser au maximum notre temps et garder le plus de marge possible pour la randonnée qui s’annonce pas évidente pour les enfants, on prépare même les sandwichs pendant l’attente du ferry.

Au final, arrivée sur le parking du départ de la rando (où on se fait escroquer de 20€ au passage, on se croirait chez Mickey !) on découvre que la ballade qu’on pensait être de 600 mètres de dénivelé passe à 300 mètres avec seulement 3,9km (aller). Bon c’est plutôt une bonne nouvelle ça fait 4h aller/retour, c’est bien pour commencer avec les enfants. 

On attaque la montée directement après notre arrivée. La plus grande partie de la randonnée s’effectue sur des cailloux qui deviennent glissants dès qu’ils sont mouillés. Jeanne en profite pour jouer au cabri sur tout le chemin et saute de caillou en caillou ou escalade les rochers. Pour quelqu’un qui ne cesse de répéter qu’elle n’aime pas randonner, elle avance plutôt d’un bon pas en s’amusant.

Cette randonnée est la plus connue et la plus visitée de Norvège. D’ailleurs vu la difficulté (qui est tout de même considérée comme difficile dans tous les guides) j’appellerais ça plus un point de vue qu’une randonnée. Bref, tout ça pour dire qu’avec 130 000 personnes venant ici tous les ans forcément il y a du monde… beaucoup trop de monde. 

C’est horrible, je n’ai jamais vu cela (à part pour le Stromboli mais c’est différent). Et comme on n’est pas vraiment sur un chemin de randonnée, on a tous les types de personnes dont beaucoup ne connaissent pas les codes. D’ailleurs vu comme ils ne considéraient pas les enfants je pense qu’ils ne connaissaient pas non plus la simple politesse !! Les enfants ont failli se faire renverser (et nous aussi d’ailleurs) à plusieurs reprises.

A mi-chemin on fait la pause pique-nique. Une petite pause qui fait du bien aux enfants et permet de repartir pour la deuxième moitié revigorés. 

Le chemin pour monter est sympathique, peu de point de vue mais l’ambiance générale est bien. Le temps est plutôt beau avec un soleil assez présent sauf sur les derniers mètres de la randonnée. On termine sous un petit crachin avec un ciel totalement gris et une légère brume obstruant la vue sur le fjord Lysefjorden (on est juste à l’autre bout du fjord qu’il y a 5h). Grosse déception, à 10 minutes près on était encore sous le soleil.

Le temps de sortir les gore tex et de terminer les 500 derniers mètres et le soleil refait son apparition. Ouf ! Évidement il y a beaucoup de monde mais franchement quand on voit le lieu on ne peut que comprendre. Malgré cette foule asphyxiante, c’est un endroit à ne surtout pas rater. 

D’un côté on a une vue incroyable sur le fjord à plus de 600 mètres sous nous et de l’autre on a le fameux rocher qui tombe verticalement dans la mer. L’effet est incroyable, on n’a jamais vu cela. Et forcément, tout le monde se prend en photo sur le rocher. Les plus inconscient iront jusqu’à aller sur le bout du rocher avec les pieds dans le vide… l’effet (côté spectateur) est saisissant. Une vraie sensation de malaise de les voir à moitié dans le vide à deux doigts de tomber. 

Vous me voyez ?

Il n’y a aucune barrière de sécurité pour protéger les gens (on n’est pas en Amériques !) et pourtant il n’y a eu aucun accident à déplorer… franchement je me demande comment c’est possible quand on voit le comportement de certains.

Evidement nous aussi on passe par là. Séance photo familiale et bien sûr j’agrandis ma collection de photos de moi perché sur un rocher tombant dans le vide… peu probable que je puisse faire mieux que celle-là, alors forcément je ne pouvais pas passer à côté.

Après un bon moment là-haut, on redescend sans trop traîner (même si Jeanne tient absolument à escalader le moindre rocher…) car il faut qu’on aille faire les courses et remplir le frigo. On mettra un peu moins de deux heures pour redescendre. Comme toutes les randonnées, la fin est longue et un peu pénible. Les enfants en ont marre mais marchent vraiment bien. Au final, la marche totale aura fait pas loin de 9 km. Une belle première balade.

Les courses terminées, on cherche un endroit pour pouvoir dormir tout en faisant notre lessive. On essaye d’optimiser et d’éviter de perdre une journée à faire ça. Céline nous trouve un super emplacement sur un port avec une machine à laver de disponible mais il n’y a plus de place. Dommage, la vue était vraiment super.

Obligés d’aller dans un camping, le premier des vacances… et franchement c’était cher pour rien du tout ! Tant pis, on a fait notre lessive, on est reparti pour une semaine à vivre dans la nature (et notre camping-car).

Bilan du jour : 200km – 4h35 de route


Jour 8 : Ardal – Tyssedal

Ce matin c’est la première grasse matinée des vacances. Les enfants en ont vraiment besoin et finalement on s’est laissé porter par l’incroyable silence du camping. Les premiers mouvements se sont fait entendre vers 8h45…

De notre côté je sonne le réveil à 9h. C’est pas le tout mais on a des choses à faire (même si je ne sais pas encore lesquelles ;o)

Après un peu de repos, on profite finalement ce matin de la belle vue qu’on a sur le lac. On a était un peu méchant hier en disant que le camping n’avait rien pour lui… il a la vue. Même si cela ne justifie pas le prix, on est content d’en profiter ce matin en petit déjeunant les pieds dans le sable en regardant la montagne qui elle a les pieds dans l’eau.

On quitte le camping vers 10h45… Les enfants on fait des pâtés de sable (dans le bac à sable, pas sur la plage ;o) pendant qu’on faisait un brin de toilette à Bernard.

On reprend notre route touristique, la E13 qui nous amène rapidement vers un ferry, seul moyen de poursuivre notre aventure. Cette fois–ci, c’est un bateau beaucoup plus gros que le bac qu’on a eu hier avec un système d’ouverture devant qui soulève une partie de la coque pour faire monter et descendre les voitures. Comme disent les enfants on croirait que le bateau mange les voitures.

On repend notre route qui est encore magnifique aujourd’hui ! Les panoramas exceptionnels s’enchaînent à chaque fois qu’on passe d’un fjord à un autre et dans cette région, l’herbe d’un vert intense contraste avec la pierre de la montagne. C’est magnifique. Et on a encore la chance d’avoir un très beau temps aujourd’hui ce qui n’était pas forcement prévu initialement. Pourvu que cela dure.

Notre pause du midi nous emmène à Sand. Céline a trouvé un endroit pour observer les saumons remontant la rivière. On pique-nique devant un torrent avec une partie très agitée où un observatoire s’est installé pour regarder les saumons. Bon rien d’extraordinaire mais par un système de bassins ils arrivent à piéger des saumons remontant la rivière pour qu’on puisse les observer à travers une vitre. Il paraît qu’ils les relâchent après 24h.

De notre côté on a réussi à voir un vrai saumon remontant la rivière et sautant hors de l’eau. Ok, c’était plus une grosse tache sombre au loin faisant plouf dans l’eau mais il est écrit dans ce journal qu’on a vu un saumon remontant le cours de la rivière !

On reprend la longue route de la journée. En fait il n’y a pas tant de distance que cela mais comme on est en permanence sur de la petite route qui zigzague à flanc de montagne avec à peine la place pour passer à deux voitures, l’allure est très modérée et ne dépasse guère les 40km de moyenne. Pour autant, c’est un vrai plaisir de conduire ici tant le route est une finalité en soit ou tout du moins une partie importante de ces vacances.

Nouvelle église en bois debout (à Roldal) que je passe rapidement. Elle a le mérite de se trouver là où il faut pour que je puisse faire une pause nécessaire. Le lieu est vraiment chouette mais l’église en elle-même est loin de valoir la première qu’on ait fait.

 

En repartant, on emprunte un tunnel pas comme les autres (et pourtant il y en a du tunnel en Norvège, tellement que je suis incapable de donner une idée du nombre qu’on a franchi) qui fait un tour complet sur lui-même tout en descendant de niveau. Improbable !

 

Quelques kilomètres plus loin, on s’arrête quelques minutes pour contempler les chutes de Late-fossen, deux chutes l’une à côté de l’autre et qui sont vraiment puissantes. Je  ne suis pas un inconditionnel des chutes d’eau mais celles-ci valent les 15 minutes d’arrêt.

On arrive enfin vers 18h30 à notre point de stationnement. On en a tous marre, on est fatigué de la route (presque 5 heures de route effective), on a besoin de se dégourdir les jambes… bref ,il était temps de s’arrêter et Céline nous a encore dégoté un lieu à la vue incroyable. Et franchement vu tout ce qu’on a passé la dernière heure ce n’était pas gagné.

Ceci est une photo satirique…

Certes on est sur une aire de pique-nique le long de la route mais la vue est incroyable. On a encore la chance d’être devant un paysage magnifique ce soir qui finalement résume complètement tout ce qu’on a vu jusqu’à maintenant en Norvège : un fjord, la montagne, un glacier, les sapins et des chutes d’eau… le tout avec des couleurs rosées de fin de journée ! On va encore passer une super soirée.

Ça fait 1 semaine qu’on est parti et on a la sensation d’avoir fait déjà énormément de choses, d’être parti depuis bien plus de temps et surtout il n’y a pas eu une seule fausse note, tout est parfait… plus que 2 semaines à tenir :o)

Bilan du jour : 209km – 4h45 de route


Jour 9 : Tyssedal – Arland

Au réveil (encore un peu tôt ce matin, 7h15) on s’aperçoit que là où nous avions hésité à nous garer hier soir derrière le mini van déjà présent de peur que les voitures ne passent plus, et bien nous sommes ce matin 5 véhicules de stationnés ! Comme quoi des fois on se pose des questions pour rien.

Aujourd’hui Céline nous a prévu une journée bien chargée avec une grosse randonnée de 5/6 heures pour se dégourdir les jambes… mais ça c’était hier soir alors qu’il faisait encore beau.

Ce matin au réveil quelques gouttes tombent déjà et le paysage est bien obstrué par les nuages. On va faire comme si de rien n’était pour l’instant mais la météo prévoit quand même de la pluie toute la journée. On va essayer de faire nos Norvégiens et de ne pas nous occuper de la météo.

On quitte le parking vers 9h, un peu difficile ce matin. On est tous un peu fatigué. On poursuit notre route E13 entamée il y a un moment maintenant mais on est vite stoppé par un agent de la circulation (très peu de feux tricolores ici lorsqu’il y a des travaux, c’est le plein emploi). Il nous annonce qu’ils font des travaux sur la route et qu’on pourra passer dans 20 minutes… ah ouais, quand même !

La pluie est maintenant bien battante et le pauvre agent est dehors tout trempé avec son ciré. Céline lui propose un café qu’il accepte et ils papotent 10 minutes.

On repart pour Kinsarvik où notre grosse rando nous attend. On passe à l’office du tourisme pour prendre le plan mais entre la pluie qui tombe vraiment fort et la visibilité proche de zéro on jette l’éponge (pas vraiment aidé par les enfants qui n’ont pas très envie de marcher sous la pluie).

Du coup on passe à l’étape suivante, une chute d’eau à Eidjjord. Au passage on traverse le verger de la Norvège (on est dans la région du Hardangervidda). Et comme les Norvégien sont des gens très droits, il y a tout le long de la route des petites cabanes avec des fruits mis à disposition, un prix pour la barquette, une caissette pour payer (et même une appli si on veut) et on prend ce qu’on veut. On ne peut pas réduire encore plus la chaîne entre le producteur et le consommateur. On repart donc avec notre barquette de prunes.

Toujours sous la pluie qui ne s’arrête pas, on emprunte ce qui est censé être l’une des plus belle route de Norvège… on croit les guides sur parole car on ne voit rien.

En tout cas, ce qui est sûr c’est que les Norvégiens sont les rois des tunnels ! Après le tunnel qui fait un tour complet sur lui-même hier (qu’on a refait aujourd’hui d’ailleurs), on a découvert un tunnel avec un énorme rond-point à l’intérieur qui repartait sur deux autres tunnels dont l’un débouchait directement sur un pont suspendu traversant le fjord… assez incroyable.

Arrivé aux chutes d’eau, la pluie est toujours là mais avec un peu moins d’intensité. Tous les alentours des chutes sont aménagés pour pouvoir les voir sous différents points de vue. Il y a plusieurs plateformes d’observations… plutôt bien fait.

Il y a deux chutes qui se font face. L’une très haute et très fine alors que la deuxième est deux fois moins haute mais d’une puissance incroyable. Le débit de l’eau est tel que la puissance du souffle crée en bas fait remonter l’eau de la deuxième cascade qui est déviée de son chemin comme si elle avait rencontré un rocher. Assez incroyable.

L’ensemble du paysage est vraiment beau car on se trouve en hauteur des montagnes avec une très belle visibilité sur la vallée dans laquelle coule la rivière. Encore une fois, on n’est pas fan des cascades mais elles valaient vraiment le coût de venir jusqu’ici.

De là, on part pour le petit village de Kjeasem, enfin c’est plus une maison qu’un village perché sur les hauteurs de la montagne. D’ailleurs pour y accéder, la route étroite (et surtout le tunnel) ne sont accessibles qu’en sens unique. Donc entre l’heure et la demi-heure, on peut monter. Le reste du temps c’est réservé à la descente. En voyant cela sur les guides on pensait voir quelqu’un faire la circulation mais non… chacun prend ses responsabilités et ça marche bien.

Arrivé en haut, sous un déluge qui ne faiblit pas, on décide de manger. On se dit qu’avec un peu de chance la pluie va réduire un peu… en fait non et c’est même le contraire. C’est donc sous une pluie battante qu’on va faire les quelques centaines de mètres pour aller jusqu’à la maison. C’est surtout la vue sur le fjord qui est intéressante. Même par temps de pluie le coin est vraiment joli.

Évidement avec la pluie on ne se s’attarde pas. On termine même en courant pour pouvoir partir avant que le créneau horaire ne se referme et nous oblige à attendre 45 minutes.

La pluie ne se calme pas et continue à tomber drue depuis plusieurs heures maintenant et lorsqu’on emprunte la route E7 pour continuer notre route on s’aperçoit que les falaises sont percées de multiples trous et que ça dégorge de partout. De nombreuses cascades se sont créées pendant que celles existantes se sont gonflées de façon incroyable. Il y a des mètres cubes d’eau qui dégringolent juste à côté de nous. Souvent sans même mouiller la route mais de temps en temps ça déborde pas mal. Un spectacle vraiment incroyable.

Et lorsqu’on regarde de l’autre côté du fjord, il y a tellement de chutes d’eau un peu partout qu’on a l’impression que la montagne pleure… 

Ce soir on dort sur le parking d’un petit port. Pas le plus bel endroit qu’on ait eu mais la vue est tout de même sympa et on est au calme, loin de la route. Par contre on est beaucoup. 4 à notre arrivée puis les autres camping-cars se sont succédés pour finir à 9 sur un tout petit parking… on était tous un peu les uns sur les autres mais les enfants avaient une balançoire alors c’était forcément un bon endroit ;o)

Bilan du jour : 238km – 5h20 de route