Encore un réveil assez matinal ce matin à 7h30 pour pouvoir aller au Icefields center pas trop tard. Comme hier, il fait très frais ce matin, même si la nuit a été beaucoup plus clémente (dans les 10°C). L’avantage, c’est qu’on n’a plus de problème de frigo : il suffit de l’ouvrir au réveil pour qu’il fasse le plein de froid pour la journée.

Après le petit déjeuner au son d’ACDC (sur demande de Pierre) avec les enfants qui se dandinent dans tous les sens, on reprend la route qui est un peu moins intéressante. Il faut dire que comparé à hier, c’est difficilement égalable.

L’arrivée à destination impressionne pas mal. Le glacier Athabasca se dévoile lentement au grès des mètres nous séparant du l’Icefields center. Il est bien plus impressionnant que le Bow glacier ou le Crowfoot glacier qu’on a vu hier ! Beaucoup plus large, sa langue descend également beaucoup plus bas. Malgré tout, on se rend bien compte que par le passé, il occupait une place bien plus importante encore.

 

On réserve dès notre arrivée des tickets pour l’Icefields Adventure, un bus aux roues démesurées qui nous emmène tout droit au centre du glacier où un espace est aménagé et surtout sécurisé. N’oublions pas la dangerosité d’un glacier !

Le tour complet dure environ 1h15 dont seulement 20 minutes sur place. Je trouve que c’est un peu trop « touristique ». L’aménagement sur le glacier n’est pas génial. On est face à un gros mur de glace sculpté par les machines à neige afin d’empêcher les gens de sortir de l’espace sécurisé. Du coup cela gâche complètement la vue sur le glacier Athabasca. Mais au moins, Céline est super contente de cette expérience.

On ne s’attarde pas trop car on veut aller réserver notre campground. Il parait que dans le coin de Jasper il faut arriver tôt.

Céline choisi le Honeymoon, pour son nom bien sûr. On arrive vers 14h donc on mange sur place et on s’octroie même le luxe d’une petite sieste. La première des vacances !

On repart voir une chute d’eau à côté du campground mais l’intérêt est assez limité. Du coup on anticipe sur le programme du lendemain en allant aux chutes Athabasca à une vingtaine de kilomètres. Les paysages commencent à changer un peu. Les montagnes sont plus lisses, plus abruptes aussi.

Les longues journées de route aux US me manquent un peu de temps en temps. C’était fatiguant, surtout pour les enfants mais les paysages changeaient tellement d’une journée sur l’autre, c’était passionnant. Et même conduire dans ces grands espaces pendant plusieurs heures était sympa.

Bref, on arrive aux chutes d’eau Athabasca. Le site est très bien aménagé avec une multitude de plateformes d’observation afin de les admirer sous toutes les coutures. Elles ne sont pas très hautes, ni très larges mais on sent la puissance qu’elles dégagent. Le bruit est assourdissant !

On ne reste pas moins de deux heures pour faire le tour. Sans être une étape incontournable, ça vaut le coup d’œil. Et surtout on est content de l’avoir fait ce soir. C’est une bonne occupation de fin de journée, pas trop fatigante et qui nous évite d’amputer la journée de demain.

On rentre au campground avec une brume qui s’est levée… étrange pour un soir. Demain on monte sur Jasper !

Bilan du jour : 150 km en RV

On commence à cumuler les nuits froide mais il fait autour de 11°C dans le camping-car donc ça va. Par contre la brume d’hier soir est toujours là, elle s’est même renforcée On ne voit presque plus les montagnes. J’espère que cela va se dégager pour notre balade au mont Edith.

On prend une route secondaire pour y accéder, plutôt chaotique, puis une route de montagne interdite au RV de plus de 7 mètres c’est-à-dire tout juste plus grand que nous.

On s’y engage un peu inquiet sur ce qu’on va y trouver, mais finalement la route est en excellent état. Par contre c’est de la montagne, il y a quelques lacets costauds et la route n’est pas très large. Il faut faire attention.

On a appris en chemin que la brume présente depuis hier soir et qui ne se dissipe pas est en fait un incendie de forêt gigantesque qui s’est déclaré en Californie. On est d’abord médusé que cela puisse venir ici et réduire autant la visibilité alors qu’on se trouve à plus de 300 km puis très vite la déception prend le dessus. Le paysage est tellement gâché par cette fumée… quel dommage !

On fait la petite balade de 45 minutes aller/retour dans les cailloux pour aller jusqu’au glacier Cavell. La balade n’est pas très intéressante et la vue sur le glacier ne restera pas dans nos souvenirs, c’est certain ! On voit néanmoins une chute d’eau provenant directement du glacier et tomber dans le lac Cavell. On a toutes les étapes du parcours de l’eau condensées en un même lieu.

On ne s’attarde pas, préférant redescendre à un petit lac que j’avais vu pendant la montée en RV juste avant d’arriver. L’endroit est paradisiaque, un lac vert, parfois transparent dans un écrin de montagnes. Absolument magnifique. Un lieu de pique-nique génialissime. Evidemment, décrit comme cela j’ai bien conscience que cela ressemble à n’importe quel lac du Canada mais bon… les photos devraient parler d’elles-mêmes. C’est aussi pour ça que le carnet de voyage va avec l’album photos et vis-versa.

En tout cas, on y fait une pause superbe. Peut-être pas aussi splendide qu’au lac Bow mais l’avantage c’est que celui-ci n’est dans aucun guide (on ne comprend pas pourquoi soit dit en passant)… donc on était seuls.

On repart pour Jasper et on va réserver notre emplacement tôt pour être tranquille. On s’arrête dans le petit campground de Jasper, Wapiti. A peine 400 places, là où son voisin d’en face en compte le double. Le campground n’est pas terrible mais on fera avec.

A peine réservé, on part pour Pyramide lake. On nous a dit qu’on pouvait y faire du canoë et Pierre (et Céline !) nous en parle depuis un moment maintenant. On fait donc une petite balade complètement inintéressante en attendant notre tour et nous voilà embarqués à 4 sur une barque.

Pendant une heure je me suis pris pour un pirate, celui qui rame comme un con pour rejoindre la rive pendant que tous les autres profitent du paysage… c’est fatiguant d’être un pirate ;o)

La balade est sympa, tout le monde est content mais la fumée gâche toujours énormément la vue ! C’est tellement dommage car je pense qu’on manque un beau spectacle.

Au retour, on profite d’être dans une « grande ville » (beaucoup moins jolie que Banff d’ailleurs) pour faire quelques courses, puis pizzeria sans aucun intérêt à part le verre de Chardonnay qui est servi par ½ bouteille. Glace au glacier. Ca promettait mais finalement non… décidément, les choix n’ont pas été bons ce soir. D’un autre côté, on est à Jasper ici, ce n’est pas non plus Vancouver, on fait avec ce qu’il y a !

Et pour finir, Jeanne a eu un accident qui nous a obligés à lui donner une douche dans le RV en plein centre-ville. Il y en avait partout alors qu’elle est propre jour et nuit depuis 3 semaines ! Sympa la lessive à 22h !

Allez, on part se coucher épuisé. Demain on fait notre deuxième grosse rando des vacances au lac Maligne.

Bilan du jour : 110 km en RV

Aujourd’hui une grosse journée nous attend ! Du coup, à 7h30 j’extirpe tout le monde du lit et ce n’est pas une mince affaire. Entre froid et fatigue, il faut trouver des subterfuges pour sortir tout le monde !

On arrive à partir pas trop tard. Faut dire qu’on a 50km pour aller au lac Maligne et qu’en RV et en route de montagne il faut bien 1 heure. C’est même d’autant plus long qu’en sortie de Jasper on a vu un énorme caribou mâle avec 2 femelles en train de se reposer le long de la rivière. On s’arrête donc sur le bord de la route (avec 50 autres personnes) pour s’approcher et prendre quelques photos. Le mâle est vraiment très impressionnant. Il est énorme, on le sent très puissant et ses bois sont magnifiques et gigantesques. On n’avait pas encore eu l’occasion de voir des animaux sauvages (qu’on est sensé voir facilement) mais ça y est ! Point d’ours, mais un magnifique caribou !

On poursuit notre route à travers la montagne, une forêt brûlée, un lac asséché pour arriver à notre lieu de promenade du jour. Au programme, une randonnée classée noire (sur une échelle de verte – bleue – noire). Même pas peur !

On prend quand même quelques précautions pour y arriver. On a bien préparé et motivé Pierre, mais surtout je porte Jeanne dès le début, pas le temps de la faire marcher.

Je voulais démarrer très tôt pour pouvoir manger au sommet mais on ne part qu’à 11h15. Les trois premiers kilomètres se font sur un sentier carrossable dans la forêt de sapins. Ça monte tranquillement (+200 mètres d’altitude). C’est sympa, surtout le début avec le petit ruisseau à côté de nous, mais il va falloir que cela devienne mieux car avec l’effort que cela va demander on en attend un peu plus. Pierre marche bien pour l’instant.

On arrive au point de décision. On monte à pic sur 1km (+300 mètres d’altitude) ou on poursuit sur le sentier, plus tranquille mais aussi plus long d’1,5km. C’est Pierre qui choisit : plus court mais plus dur !

La montée est vraiment difficile, même pour nous. C’est très pentu et on monte sur un sentier étroit fait de cailloux et de racines d’arbres. Pierre commence sérieusement à faiblir, du coup Céline lance L’IDEE : Pierre et elle imagine la maison de leurs rêves. Mélange de délires et de magie, la construction de la maison prend un certain temps qui nous permet de terminer l’ascension (ndlr : 3 semaines plus tard et suite à cette conversation, une boules à facette, une guirlande de guinguette et un hamac étaient installés dans le salon !).

Après ce kilomètre de montée, on commence progressivement à passer au-dessus des sapins et surtout, le lac Maligne commence à se dévoiler par morceaux. C’est très prometteur.

La fumée de l’incendie est toujours présente, ce qui met comme un filtre sur le paysage mais cela reste léger. La vue du sommet devrait être sympa.

On poursuit la montée, ça devient vraiment difficile pour Pierre mais il reste 1,5km, ça serait vraiment dommage de s’arrêter maintenant surtout qu’on voit l’arrivée. La fin se fait à découvert, plus de sapin, que des cailloux et une dernière ascension qui se fait presque avec les mains tellement c’est raide.

On arrive au sommet, 2250 mètres, territoire des marmottes. On a la chance d’en voir une… décidément c’est la journée wild life aujourd’hui.

L’arrivée au sommet est époustouflante, la vue magique. On surplombe complètement les 22km du lac niché dans les montagnes. Quelques glaciers au loin ajoutent une touche de blanc à tout ce vert et ce gris. Une ascension difficile, mais cette rando (bad hill trail) restera à coup sûr dans les moments forts de ces vacances.

Même Céline est subjuguée… je crois qu’elle commence à aimer la montagne. Elle est bien obligée de l’admettre, même si elle ne le vit pas très bien ;o)

Il est 14h15 et on a bien mérité notre pique-nique devant cette vue magnifique. Et si nous on l’a mérité, que dire de Pierre ! Il a encore été incroyable, 3h de montée, 5,5km et surtout 600 mètres de dénivelé positif. Les connaisseurs apprécieront. Il a 5 ans et demi et je connais plus d’un adulte qui n’en ferait pas autant.

Et là où je suis content, c’est que même si c’est difficile et qu’il n’est pas passionné par la rando, il est content d’être monté ici pour profiter de la vue.

On redescend après une heure de pause déjeuner, de micro siestes, d’une séance photo et de quelques instants de contemplation. On décide de prendre la grande boucle pour le retour. Ca rallonge mais c’est beaucoup plus facile.

On n’a pas croisé grand monde aujourd’hui et surtout aucun enfant !

On arrive au camping-car après 6h30 de rando. Encore une belle balade aujourd’hui. On profite d’être à côté du lac pour aller s’y tremper les pieds… rien de plus d’ailleurs vue la température.

On reprend la route au moment où le soleil devient trop bas pour supporter la fraicheur qui reprend ses droits. Retour au campground pour une grosse nuit bien méritée !

Bilan du jour : 110 km en RV et 12km de randonnée (600m de dénivelé)

On ne sait pas encore trop ce qu’on va faire aujourd’hui au moment où on se réveille. On hésite pas mal entre rester une journée de plus ici mais sans grande motivation, aller faire un tour dans Yoho parce qu’on n’a pas fait lors de la montée ou carrément aller au sud de Calgary pour visiter un ranch.

En attendant de se décider on part à Jasper faire 2-3 courses. Le lait a encore tourné sans frigo ! On profite également d’être en ville pour faire une lessive et quelques magasins avant de mettre le cap vers le sud. On verra jusqu’où on peut rouler aujourd’hui.

Il ne nous faut pas très longtemps pour se rendre compte que plus on va vers le sud et plus la fumée s’épaissit. C’est tellement dense qu’on pensait que c’était des nuages… mais la réalité est bien pire. Le désespoir nous gagne. Cette magnifique route se fait dans un brouillard total. On ne voit plus la montagne, les sapins ne sont qu’ombres derrière cet écran blanc !

Tous les sites qu’on a faits en montant défilent mais seules les pancartes sur le bord de la route nous permettent de le savoir. On attendait tant cette redescente pour avoir un autre regard, un angle différent, d’autres émerveillements. Le moral chute aussi vite que l’essence du RV se consume… mais on est encore loin d’imaginer l’étendue réelle des dégâts !

Vers 15h on fait une pause pique-nique à Bow lake. C’est inimaginable la différence avec la semaine dernière. On regarde nos photos de l’époque consternés. On voit les cars de chinois qui s’arrêtent et repartent quelques minutes plus tard… au moins nous on a eu la chance de voir l’un des plus beaux paysages des Rockies. Eux repartiront avec l’ombre d’une montagne bordée d’eau.

On poursuit jusqu’à Lake Louise avec l’espoir de prendre un peu d’info sur cet incendie qui nous gâche les vacances. Je me rends compte en écrivant ce carnet que dans l’histoire on ne pense qu’à nous mais vu ce qui se passe ici, je n’ose même pas imaginer l’enfer que cela doit être là-bas, ni les dégâts, probablement irréparables.

Le visitor center nous donne la météo. La fumée est prévue pour encore deux jours mais tous les jours ils reportent d’une journée… et en plus après il pleut jusqu’à notre départ ! Après 1 heure sur internet, on décide de prendre un avion pour Vancouver 3 jours plus tôt. De là on prendra une voiture pour Seattle et on finira par quelques jours à Vancouver. Il est 19h, le visitor center ferme, on en a marre… on se laisse la nuit pour y réfléchir.

On reprend la route jusqu’à Banff, 70km pour trouver un camping de disponible. Finalement on se retrouve au campground de Two Jack, le premier de notre périple. La boucle est bouclée avant de partir des Rockies… Il nous reste donc 1 journée et on vient de refaire les courses… On est dégoûté de tout ce qu’on va devoir jeter… du coup on se fait un gros festin : Guacamole/chips en apéro, saucisses au fromage grillées à la broche, enfin au pic mais grillées quand même. Pommes de terre à la braise napées de beurre, de Philadelphia et de gruyère pour accompagner le plat et pour finir les chamallows bien sûr !

Bilan du jour : 310 km en RV

La journée du désespoir ! La désolation des Furet ! On a passé au moins deux heures au visitor center de Banff à planifier de nouvelles vacances. Le nouveau programme : Avion jusqu’à Vancouver, location de voiture pour aller passer 4 jours à Seattle. Retour à Vancouver avec éventuellement 2 jours dans l’arrière-pays entre les deux villes.

On a vérifié, on peut rendre le RV plus tôt, on peut récupérer une centaine d’euros sur nos billets d’avion déjà pris… On commence donc à réserver nos billets d’avion pour Vancouver remotivés par ce nouveau départ et au moment de payer le prix est multiplié par quatre… et oui le prix était par personne… on sombre à nouveau dans le désespoir.

On était enfin remonté après cette tragédie (n’ayons pas peur des mots !) de fumée obstruant toute visibilité et bim ! Tout est retombé. On herre quelques heures dans Banff sans savoir quoi faire. Sans motivation. Sans but. Sans aucune envie !

Le creux de la vague atteint, on se ressaisit enfin et on décide de partir pour le parc Yoho. On ne l’a pas fait et il y a 2-3 choses à voir. Ce n’est pas très loin et sur les prévisions météo (aussi fiables que chez nous !) il semblerait qu’il ne devrait pas faire trop mauvais et surtout on devrait être un peu épargné par la fumée.

C’est donc parti pour 70 km de highway qui nous emmène dans le campground le plus pourri des vacances : un grand près avec des tables. Les emplacements sont les uns sur les autres… le choc est dur ! Où sont nos forêts de sapins des jours précédents ? Décidément ce n’est pas le bon jour.

Et pour couronner le tout, on est tous fatigués et énervés. Les enfants sont donc insupportables et notre degré de patience frise le zéro absolu. Dure journée !

Notre seul espoir (Obiwan Kenobi) réside dans un éclaircissement du ciel demain. Il nous reste trois jours à occuper.

Et bien sûr, comme on a mangé une grosse partie de nos réserves hier, on n’a plus grand-chose… Il va falloir refaire les courses !

Seule consolation, on garde notre RV plus longtemps et on poursuit notre vie à l’extérieur, dans la nature. C’est déjà ça !

Bilan du jour : 125 km en RV