Jour 16 : Alesund – Andalsnes

Hier soir, après le repas, alors qu’on travaillait sur le carnet de voyage et la préparation de l’étape suivante, il y a un gars avec son tracteur qui a commencé àpasser la « tondeuse » sur les talus du bord de la route. Il était 20h30. Étonnant mais bon on se dit qu’il doit finir sa journée dans 30 minutes…

En fait 4 grosses machines se sont succédées toute la soirée, chacune plus grosse que la précédente avec un taille herbe plus gros que le précédent (pour finir avec un élagueur d’arbre). Ils ont défilé devant nous jusqu’à pas loin de minuit ! 

Ce matin, on hésite à manger dehors mais il fait un peu frais alors on reste avec Bernard. Quand on est prêt on met le cap vers Andalsnes notre destination du jour pour ce qui devait être l’une des plus belles rando de Norvège, celle de Romsdalseggen. Mais en la préparant hier soir on s’est rendu compte que finalement elle était peut-être un peu trop difficile pour les enfants. 

Du coup, pour ne pas tout changer et parce qu’elle avait vraiment l’air superbe, on décide de la faire différemment en partant de la fin et en remontant à l’envers.  Cela nous permet d’arriver à 500 mètres d’altitude à une plateforme d’observation sur la ville d’Andalsnes, le fjord Romsdalsfjorden (le même qu’hier) et les montagnes.

La montée est vraiment raide : 500 mètres de dénivelé sur 1,5km ça pique un peu les jambes de Jeanne. Une partie de la montée se fait avec des marches qui lui arrivent aux genoux et l’autre sur des racines d’arbres lustrées tant le passage des nombreux randonneurs à excavé la terre de la montagne. Autant dire que la pauvre a un peu souffert. 1h30 pour cette première partie qui nous amène jusqu’à la pause déjeuner.

Après une grosse pause, on repart pour les 200 mètres d’ascension restant jusqu’à un petit plateau permettant d’avoir cette fois-ci une vision 360°. C’était mon objectif du jour, pouvoir monter jusqu’ici pour voir la vue complète. Après la pause on a grimpé cette partie-là en moins de 30 minutes… facile !

La ville d’Andalsnes n’est vraiment pas jolie et gâche clairement le paysage qu’on avait depuis la plateforme d’observation, ce qui est un peu moins le cas d’ici où elle est moins présente. La vue sur le fjord est superbe mais c’est surtout les montagnes qu’on voit d’ici qui sont splendides. Particulièrement celle devant nous dans le renfoncement qui est escarpée avec un côté sombre et un peu angoissant. J’apprendrai par la suite qu’il s’agit du fameux mur des trolls.

En étant ici, on rejoint l’une des deux routes qu’on pouvait emprunter en faisant la rando dans le bon sens, mais c’est celle qui de toute façon passait par les crêtes et était donc inaccessible pour les enfants. Sur les blogs qu’on a regardés, cela avait l’air complètement dingue ! Du coup, vu la technicité du terrain, on décide de faire demi-tour pour redescendre mais très satisfaits de ce que les enfants ont réussi à faire. 700 mètres de dénivelé positif c’est canon. Même s’il n’y a que 2 kilomètres  de marche, il faut se faire la montée à 40% !

La descente c’est étonnamment beaucoup mieux passée que je ne le pensais. On est descendu assez rapidement, Jeanne en tête qui gambadé. La fatigue de la montée est déjà bien loin… mais quelle énergie ! Et la deuxième partie de la descente s’est faite dans le calme car elle a jouait avec Pierre au roi du silence… si Pierre a perdu au bout de 2 minutes, elle a tenu à continuer. Elle a dû rester silencieuse pas loin d’une heure (ça fait un peu de bien quand même ;o)

De retour à Andalsnes on se trouve une petite boulangerie pour un goûter bien mérité avant d’attaquer rapidement la route des trolls. On veut la faire avant que le soleil ne soit trop bas.

Comme on l’a lu dans un blog, la route des trolls c’est une route de montagne avec des lacets, des cascades sur le bord et la Norvège a eu l’excellente idée d’en faire un route touristique avec une histoire de trolls… Oui c’est vrai, en tout cas ce n’est pas complètement faux mais franchement cette route, c’est bien plus que ça et nous on a adoré.

La montée se fait lentement en laissant les détails se découvrir au fur et à mesure que nous montons. Une cascade, un pont enjambant un torrent pour relancer la route sur l’autre versant de la montagne, une autre cascade, les lacets de la route…

On a bien pris le temps de monter doucement tous les virages. Contrairement à ce qu’on a pu lire, la route est très simple d’accès, même avec Bernard qui fait 7 mètres de long.

Arrivés en haut, le site est très bien aménagé avec plusieurs plateformes d’observation mais une seul vaut vraiment le coup et permet de surplomber l’entièreté de cette route qui est très photogénique.

On a également une vue directe sur un grand mur de montagne très sombre, voire noire à certains endroits. Elle est belle d’une façon dont je ne saurais la décrire mais elle a clairement des choses à dire… en tout cas elle ne laisse pas insensible, elle m’a fait quelque chose en la voyant. C’est indéniablement une contemplation à vivre plus qu’à raconter.

On est resté une bonne demi-heure à observer le paysage avant de redescendre. Il semble qu’il y ait débat sur le meilleur sens pour découvrir cette route. Sans hésitation on a préféré la montée pour les raisons expliquées précédemment.

Sur ce, on part faire quelques courses avant de se poser sur les rives du fjord Romsdalsfjorden pour passer la nuit.  A peine arrivés et la pluie commence à tomber doucement avant de devenir vraiment présente. Du coup pas le courage de sortir pour faire le barbecue ce soir, ça sera soirée en intérieur.

Bilan du jour : 140km – 2h40 de route