Jour 13 : Mulden – Parc national de Jotunheimen

Encore un réveil matinal aujourd’hui. A 7h le réveil sonne car Céline a vu qu’il fallait aller au glacier Jostedalsbreen assez tôt le matin pour éviter la foule des cars venue en masse faire la même balade que nous (à moins que cela ne soit le contraire). 

Au réveil, le soleil n’est pas très loin mais le ciel reste chargé. Plus qu’ailleurs, on ne peut pas vraiment compter sur la météo en Norvège, c’est bien trop changeant. Et puis il nous reste une petite heure de route donc de toute façon tout peut changer d’ici là.

Préparation organisée, on est maintenant bien rôdé ! A 8h15 on part pour le glacier et on arrive moins d’une heure après. Le parking pour se garer est presque vide… ça c’est une bonne nouvelle, on sera tranquille.

En arrivant sur le site, on voit le glacier se rapprocher doucement se laissant découvrir progressivement. On voit très bien la longue langue Nigardsbreen serpentant vers le lac un peu plus bas. On sent le gros potentiel de ce glacier qui est le plus grand d’Europe.

C’est donc parti, Céline et Pierre devant et moi avec Jeanne un peu derrière. Le terrain n’est pas évident pour elle (comme sur les autres randonnées) à cause des rochers qu’il y a un peu partout sur le chemin. Et ici plus qu’ailleurs, les rochers sont extrêmement glissants, je suis obligé de lui tenir la main sur tout le trajet.

On commence par longer le lac dans lequel se reflète la montagne comme sur un miroir. Le lac nous fait clairement penser au canada avec sa couleur vert laiteuse. C’est superbe. 

Toute la première partie qui longe le lac et revient jusqu’au pied du glacier n’est pas la plus facile pour les enfants, ni la plus agréable. La suite est bien plus intéressante, en plus on a une vue permanente sur le glacier. Ça donne le but à atteindre.

Après une bonne heure 1/4, nous voilà au pied de la langue du glacier, on peut presque la toucher. Les couleurs sont magnifiques, on est loin de la mer de glace qui est grise et reflète malheureusement plus un glacier à l’agonie qu’un glacier en pleine forme. Ici c’est clairement le contraire. Il y a peu de gris sur le dessus et toute la partie frontale est blanche et d’un bleu glacial qu’on ne peut voir que sur les glaciers. J’adore les glaciers !

On avait la possibilité de faire une rando dessus en étant accompagné. On a hésité mais c’est accessible qu’à partir de 6 ans… on s’est dit que pour Jeanne c’était peut-être un peu limite (à condition qu’ils aient accepté de la prendre ce qui n’était pas gagné). Et puis quitte à faire une rando sur le glacier, il aurait fallu faire celle de 3 heures où on entre à l’intérieur. Celle d’une heure devait être plus superficielle.

On reste en haut du glacier un bon 3/4 d’heure je pense avant de redescendre. Sur la fin la fatigue se fait bien sentir. Il y a quelques chutes sans gravité mais on sent qu’il est temps de terminer. D’ailleurs, comme les 2 derniers jours, je termine la rando avec Jeanne dans les bras, pas pendant très longtemps mais juste ce qu’il faut pour aller un peu plus vite et éviter les derniers mètres de trop qui pourraient mal se finir. Elle n’est jamais demandeuse, elle marche très bien mais je pense que c’est plus prudent.

Arrivé à Bernard, on a tous très faim alors on prépare les sandwichs et on mange dehors devant le spectacle qui nous est offert… y a pas mieux ! On profite qu’il ne fasse pas froid ce midi car ces derniers jours ça n’a pas toujours été le cas.

Pour le reste de l’après-midi Céline avait encore prévu du lourd, une balade en kayak sur le fjord qu’on avait vu hier du haut de notre randonnée. La série du pas de chance continue, le loueur est fermé. Est-ce parce qu’on est dimanche ou parce que la saison est terminée ? On ne sait pas mais l’activité tombe à l’eau. On espère pouvoir le faire ailleurs car les enfants comme Céline le réclament beaucoup.

On hésite sur la suite à donner à la journée avec ce nouvel imprévu, d’autant qu’il faut faire les vidanges des eaux (et remplir les réservoirs) de Bernard sinon on ne pourra pas prendre de douche ce soir.

Après un temps de réflexion on décide de continuer sur notre chemin même s’il n’y a pas de quoi faire pour Bernard. On pare au plus urgent en remettant de l’eau propre (puisée dans le torrent, si si !!) afin de pouvoir prendre une douche. Et finalement, on trouvera de quoi vidanger plus loin.

Pour continuer notre périple, on emprunte la route touristique Sognefjell qui passe dans le parc national de Jotunheimen. La route en elle-même est encore et toujours magnifique mais elle commence à varier un peu cette fois-ci car on attaque la chaîne de montagne la pluie haute de Norvège avec des sommets culminant à presque 2500 mètres d’altitude.

Alors que j’enchaîne les virages en épingle à cheveux à vitesse réduite mais permettant à Bernard d’avancer, on tombe d’un coup et sans avoir été prévenu sur des montagnes enneigées. Mais pas de neige éternelle, non, de neige fraîche d’aujourd’hui ou peut être d’hier. Et le phénomène n’est pas du tout isolé car en avançant on découvre plusieurs sommets blanchis par une première neige. Nous approchons doucement de la fin août et les montagnes norvégiennes préparent déjà leur saison d’hiver. La belle saison ne dure pas très longtemps ici.

seuls au monde…

On commence à regarder pour dormir quelque part dans le coin. Céline a plusieurs propositions. On s’arrête à la première, un parking le long de la route nationale. Le parking en lui-même n’a aucun intérêt bien sûr mais on se trouve en face des 2 plus hauts sommets de Norvège. On hésite un peu mais ça ne me dit pas trop. Entre la route et les sommets qui sont sous les nuages, je pense que l’autre endroit qui est à l’écart de la route sera plus sympa.

On poursuit donc un dizaine de minutes avant d’emprunter un « chemin de service ». C’est clairement indiqué au début du chemin, la qualité de la route n’est pas terrible. Effectivement, mais c’est largement carrossable alors on poursuit. 

On descend sur environ un kilomètre en s’enfonçant dans la montagne loin de tout. Il y a bien longtemps qu’on ne capte plus rien au téléphone ici. On arrive sur le lieu de bivouac identifié mais il est déjà pris par un autre camping-car… mince !! 

Où est Bernard ?

Là on hésite un peu car la « route » continue mais on ne sait ni où ni sur combien de kilomètre. On ne sait même pas quand on pourra faire demi-tour. Tant pis, on tente, on n’est pas venu jusqu’ici pour s’arrêter maintenant, le paysage est bien trop beau.

On poursuit encore un peu et on trouve quelqu’un d’autre d’arrêté pour la nuit… ça confirme qu’on peut continuer et espérer trouver un autre place. On poursuit encore, on s’enfonce dans la montagne dans un petit chemin depuis 15 minutes maintenant sans savoir où cela nous mène. Et là sans prévenir un énorme lac émeraude apparaît au pied de montagnes enneigées. Il faut absolument qu’on trouve une place ici.

Chose qu’on finit par réussir. C’est un peu limite mais je ne pense pas qu’on vienne nous déloger ici. On est installé sur le plus beau site de nos vacances (avec celui des moutons). Et en plus on est arrivé relativement tôt pour une fois. On en profite pour se balader un peu, jouer, prendre les douches… et pour une fois, prendre notre temps. Il fait froid (5°), il va faire sûrement très froid cette nuit dans le camping-car mais on est bien. On est dans la nature en famille avec Bernard loin de tout… on est bien.

Bilan du jour : 151km – 3h45 de route