footing matinal
Grasse mat’ pour Céline ce matin. On se lève vers 9h, on enfile notre tenue de course et c’est parti ! On descend (au sens propre du terme) sur les bords du Tage pour notre footing matinal. Il y a un certain plaisir je trouve à pouvoir aller courir aux 4 coins du monde. Après nos footings très matinaux sur les bords de l’Hudson en novembre, cette fois-ci c’est à Lisbonne. Il fait beaucoup plus chaud mais le cadre et quand même moins sympa ! Ne faisons pas la fine bouche, cela reste un vrai plaisir. 45 minutes de petit trot avant de stopper un petit kilomètre avant l’appartement. Le retour est trop pentu pour finir en courant.
Le programme d’aujourd’hui est plutôt léger. Je voulais vraiment courir au moins une fois, donc ça c’est fait. Pour le reste, on va y aller tranquillement.
On commence par aller au départ du tram 28, qui traverse à peu près tous les quartiers touristiques de Lisbonne. Considéré comme un indispensable à faire par le Routard, on ne pouvait pas passer à côté… Mais j’avoue que seul, j’aurais abandonné dès le moment où j’ai vu la queue interminable qu’il y avait pour le prendre ! On a dû attendre plus d’une heure pour pouvoir monter dedans !
Le pavé de Lisbonne…
Il faut à peu près une heure pour aller d’un bout à l’autre de la ligne… personnellement je n’en n’ai pas profité plus que ça. J’ai passé la moitié du temps debout où je ne voyais pas grand-chose. Céline était un peu mieux placé que moi et a pu en profiter un peu plus.
Pour l’anecdote, on est resté coincés dans un virage à cause d’une voiture mal garée… ça a été le branlebas de combat pour retrouver le propriétaire de la voiture. Finalement en moins de 10 min on repartait.
Le tram nous amène à l’entrée du parc Estrela, dans un quartier qu’on ne connaissait pas et qui n’est pas très loin de chez nous. On s’achète de quoi pique-niquer et on part s’installer dans le parc. Un petit parc avec beaucoup de fleurs et d’arbres, comme tous les parcs de Lisbonne. Il y a même 2 petits lacs.
Le repas n’a qu’un intérêt nutritif, mais l’endroit est idéal pour profiter d’un moment de calme et de repos. Petite sieste du midi bien sûr, au milieu des canards et des pigeons, et dessins/carnet de voyage pour être à jour !
Basilique d’Estrela
Le retour à l’appart se fait à pied puisque nous ne sommes pas très loin. L’occasion de déambuler dans un coin de Lisbonne qu’on ne connaissait pas encore. Quelques magasins improbables, comme un vendeur de bocaux… mais surtout, c’est dans ces occasions qu’on tombe sur des pépites et là encore ça n’a pas loupé !
On a découvert la Gelataria Nannarella, perdue au milieu de nulle part avec des glaces absolument divines. On prend un petit pot à partager mais on s’aperçoit très vite que c’était une erreur… On se bat pour lécher les dernières traces dans le pot !
On poursuit la remontée vers la Travessa de Palmeira, notre lieu de villégiature et là encore, on découvre par hasard des magasins de créateurs cachés à l’intérieur d’immeubles qu’on pensait être d’habitation.
Le concept est génial ! Un très grand immeuble (500m² de surface totale) où chaque appartement est un magasin. Tout est ouvert, toutes les pièces communiquent les unes avec les autres et au centre un bel atrium avec verrière accueillant un restaurant. J’adore ce concept qui permet d’accueillir un nombre important de créateurs au même endroit tout en rendant accessible au public de beaux immeubles (et donc de les entretenir et/ou de les restaurer).
On arrive enfin à l’appartement (et par le plus grand des hasards, on n’a rien acheté) pour se changer, mais surtout pour récupérer la bouteille de Vino Verde achetée la veille afin de prendre l’apéro dans le parc Principe Real au-dessus de chez nous.
Après 30 à 45 minutes à regarder les pigeons et les « jeunes » s’occuper dans le parc, on part au restaurant Cevicharria dans lequel on veut aller manger depuis le premier jour. Mais à chaque fois qu’on passe devant, il y a un monde de fou ! Ce soir c’est notre dernière chance d’y aller, alors tant pis on va s’inscrire sur la liste d’attente (si si on en est là…), on est 7ème. Je sais pas pourquoi mais je sens que ça va être long !
Et c’est là que le concept du resto est génial. Il y a peu de plats, ils ne sont pas trop chers (en tout cas très accessibles) et vu le monde, on les imagine plutôt bons. Et comme il y a peu de tables dans le restaurant, il y a beaucoup de monde qui fait la queue pour manger. Mais bien sûr on fait la queue les uns derrière les autres. Il y a quelques petites tables d’installées dehors et surtout un charmant barman prêt à vous servir des cocktails qui eux sont beaucoup moins abordables (par rapport aux prix qu’on peut trouver dans le pays car cela reste quand même moins cher qu’à Paris…).
Cocktail Pisco de Suro
C’est clairement là-dessus que le resto fait une bonne partie de son chiffre, ou en tout cas vous « oblige » à prendre l’apéro.
On savait déjà ce qu’on voulait comme apéro avant même de venir. A chaque fois qu’on passait devant le restaurant, la moitié des gens avait un cocktail jaunâtre et mousseux à la main. Il nous faisait envie à chaque fois… pourquoi, je ne sais pas mais des fois vous avez un bon feeling avec quelque chose et dans ce cas, il faut toujours suivre son instinct ! Bon suivre son instinct oui, mais en étant prudent tout même (c’est l’expérience qui parle !). Du coup on commence l’attente avec un verre pour deux.
Le cocktail s’appelle Pisco de Suro et est à base de 4 ingrédients : Le Pisco, alcool provenant du chili et du Pérou qui est un dérivé du Baccardi, du citron, du sucre et plus improbable, un blanc d’œuf ! Mettez tout ça au shaker et vous obtenez un cocktail divin ! L’un des meilleurs cocktails qu’on ait bu, du niveau de la Caipirinha (c’est pour dire).
Pour l’anecdote culturelle du voyage, Il faut savoir que les portugais utilisent énormément d’œufs. Toutes les pâtisseries sont on base d’œuf ou de crème aux œufs, jusqu’à en avoir le goût pour certaines tellement il y en a.
Il semblerait que les pasteis des nata, le fameux petit flan portugais (et qui est largement à base d’œufs) ait été inventé pour cela, utiliser les jaunes d’œufs « inutiles ». Comme beaucoup de grande chose (comme la bière) ce sont les religieux (religieuses en l’occurrence) qui les ont inventés. Il leur fallait trouver une utilité aux jaunes qu’elles avaient en grande quantité puisque les blancs étaient nécessaires pour amidonner leurs vêtements. J’adore !
Bref, l’attente se prolonge comme on pouvait s’y attendre nous obligeant à prendre un deuxième puis un troisième verre de ce nectar !
Après pas loin d’une heure trente d’attente (pire que le tram de ce matin), on a enfin notre table à l’intérieur. On prend 2 ceviche qu’on s’échange à mi-chemin comme à notre habitude, l’un au cabillaud, l’autre au saumon. Le ceviche c’est des morceaux de poisson crus baignant dans une sauce à base de citron vert avec plein d’herbe et de petites choses pour accompagner : quinoa, pelure de coco, quelques pois, etc…
Dès la première cuillère de jus on se prend une gigantesque claque gustative ! Les goûts sont très forts et nombreux mais l’équilibre reste parfait. On sent le goût de chaque ingrédient, aucun ne prend le dessus. Chaque cuillère est un délice. Le plat n’est pas très copieux mais reste néanmoins nourrissant.
La gourmandise nous ferait prendre une autre assiette à partager (d’ailleurs Céline était plus que prête à succomber à l’appel de la gourmandise) mais vu la qualité de l’apéritif, la qualité et l’originalité du plat, je veux absolument prendre un dessert (et sans avoir trop mangé pour pouvoir bien en profiter).
Là encore la carte est simple. 4 desserts, mais chacun d’eux est d’une originalité incroyable. On prend une sorte de crème au chocolat (très bonne) mais surtout du Quinoa baignant dans un sirop sucré nappé de caramel. Le tout très légèrement doré pour donner un côté croustillant. C’était là encore incroyable. Les saveurs n’étaient pas totalement inconnues mais leurs mélanges avec une texture inhabituelle en font un dessert d’une très grande qualité.
C’est tellement rare d’avoir une telle qualité et originalité du début à la fin du repas. Il y a très longtemps qu’on n’avait pas eu vécu une telle expérience gustative et ce repas est clairement digne de grands chefs !
Pour parfaire cette soirée, on profite de la douceur extérieure de notre balcon pour partager un cigare… une excellente soirée !