Jour 8 : Penang

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11h du matin, un timide toc-toc vient effleurer la porte. J’entrouvre et un monsieur m’annonce qu’ils vont ranger le petit déjeuner. Je me retourne vers l’intérieur de la chambre plongée dans l’obscurité. Pas un œil qui sourcille… tout le monde dort. Que c’est bon !

On avait prévenu, aujourd’hui c’est plus tranquille. Du coup Pierre se réveil d’excellente humeur, prêt à faire plein de blagues. Profitons-en !

Forcément, point de petit déjeuner aujourd’hui. A la place, on passe directement au resto pour touriste (propre, refait à neuf dans un style occidental). Mais aujourd’hui, c’est surtout le jour du pousse-pousse. Plusieurs fois reporté, au grand dam de Pierre, on y va cette fois-ci et c’est à quatre qu’on monte dans le premier qu’on trouve… si si, 4 ! Le tour touristique dur 1h30, un peu trop pour nous. On demandera donc à le raccourcir à 30 minutes, c’est suffisant.

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C’est donc parti à la douce vitesse d’un bon marcheur pour faire le tour des peintures de street art. On en a vu la plupart mais nous faisons tout de même certaines découvertes. La balade est agréable quoi qu’un peu chaude (premier jour de ciel bleu depuis notre arrivée en Malaisie) et surtout confinée. 4 sur un pousse-pousse avec un porte bébé en prime entre les jambes… on est loin des standards de confort américain !

Vient le moment magique de la balade lorsqu’après 30 minutes notre chauffeur de tuk-tuk (autre nom du pousse-pousse) nous annonce que le tour est terminé, on peut descendre et partir. Nan mais on est au milieu de nulle part !! c’est une blague ? Bon bah va pour rallonger la facture et ramène nous au point de départ.

La première activité de notre journée tranquille spéciale enfants étant derrière nous, on peut passer à la suite… la serre aux papillons. Pierre en a visité une avec l’école cette année et il avait adoré. Il nous en a tellement parlé (et nous en parle encore d’ailleurs) qu’on ne pouvait pas faire l’impasse.

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Mais avant de se délecter de cette « attraction » des plus passionnantes, petit détour par un temple bouddhiste avec « dit-on » (je ne sais pas qui est le on) le 3ème plus grand bouddha allongé du monde : 33 mètres ! C’est beaucoup moins impressionnant qu’on ne le pensait. Le bouddha est enfermé dans un temple sans recul et sans rien autour pour le mettre en valeur contrairement à son homologue des Battu caves qui certes fait 10 mètres de plus mais qui est beaucoup plus impressionnant avec la forêt, la montagne et le gigantesque escalier qui prend naissance à son pied.

L’interlude pour Céline étant terminé, on file au nord-ouest de l’île pour aller voir les papillons. 40 minutes de voiture pour entrer dans une petite serre avec papillons (encore heureux !), mille pattes, scorpions et autres scarabées en tout genre. Sans bien sûr oublier les horrifiantes araignées sans qui le spectacle ne serait pas complet ! Pourquoi tous ces insectes dans une ferme aux papillons me direz-vous ? Bah je ne sais pas, et franchement on s’en fout tellement, c’était une visite inintéressante.

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On avait déjà testé ce genre d’endroit à Key West avec le même intérêt. On voulait le faire pour Pierre mais il a passé son temps à me demander de lire les panneaux d’interdiction plutôt que de regarder les papillons. Et une fois à l’intérieur où se trouvaient les autres insectes, il est resté bloqué sur un film qui passait à la télé… un film sur les papillons !!

On dit jamais deux sans trois… bah si, moi je le dit !

Au retour, on s’arrête sur une plage pour se détendre un peu. Les enfants jouent dans le sable, Pierre enterre les chaussures de tout le monde pendant que Jeanne se met du sable partout. Elle a même fait l’autruche à un moment.

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Baignade interdite (par nous), l’eau est trop crado (pas mal de déchets) et le Routard dit qu’il y a beaucoup de rejet d’essence… donc on n’ira pas plus loin que les orteils.

On a dû passer 1h30 sur la plage et on était vraiment très peu et pratiquement que des locaux… Mais où sont les touristes ? On en a vu très peu depuis notre arrivée, quelques asiatiques et pratiquement pas d’occidentaux.

Retour à l’hôtel à la nuit tombée. On teste les petites cahutes, nombreuses aux abords de notre rue (des foodstalls de leur vrai nom), qui proposent chacune un plat unique pour un prix dérisoire. On en prend un après avoir fait la queue un bon ¼ d’heure tellement il y a de monde (c’est plutôt bon signe) et on se pose à la table d’à côté.

La pluie a commencé à tomber doucement pendant que j’attendais d’être servi et moins de 2 minutes après avoir commencé notre repas, c’est le déluge ! Une pluie digne de la Mousson. On attend serein, collé le plus possible aux murs en se disant que ça va passer. Imperturbables, on continue de donner à manger aux enfants qui ont très faim. J’alterne une cuillère de bouillon de nouilles pour Pierre avec une autre pour Jeanne qui est dans les bras de Céline.

La pluie s’intensifie, le vent aussi et malgré toute ma « sérénitude »… je suis trempé jusqu’aux os. Expérience amusante pour des adultes (si si, nous on s’est bien marré) mais beaucoup moins pour les enfants, particulièrement Pierre qui n’a pas du tout apprécié de courir jusqu’à l’hôtel sous les trombes d’eau. Et quand je dis « pas du tout », mes oreilles qui l’on bien entendu crier trouvent que je suis gentil !

Super Pierre !

Super Pierre !


On finira notre excellent repas à l’hôtel après s’être séché. Coucher des enfants à 22h… de plus en plus tôt… on y croit… mais pas longtemps. Il faudra attendre minuit pour retrouver le calme nécessaire à l’endormissement.

Dernière nuit à Penang, et donc à l’Heritage Sixteen, notre guest house que l’on recommande chaudement pour séjourner sur l’île. Accueil très bon et serviable, tout est propre et on est bien situé. On s’y sent bien, tout simplement !

Demain on reprend la route…


Jour 9 : Penang – Cameron Highlands

Réveil aux aurores ce matin… Oui bon je sais il est déjà 8h30 mais c’est notre plus tôt des vacances alors ça mérite d’être précisé.

On prendra le petit dej à la Guest Host. Ça ne payait pas de mine mais finalement c’était très bon. On a découvert un gâteau de semoule à la noix de coco… un régal.

Le moment du départ est arrivé. Il est 10h30 et 4h de route jusqu’aux Cameron Highlands nous attendent. Les Cameron Highlands c’est… comment les décrire… Bah ce sont les anglais qui au moment de la colonisation se sont dit : « Tiens, le seul endroit de l’île où il pleut tous les jours, où il y a un brouillard permanant et où il fait froid… c’est un peu comme chez nous ! Allons y planter du thé ».

Depuis ça a bien évolué. Evidemment, les plantations historiques sont toujours là et on y récolte plus de 5000 kg de feuilles quotidiennement, mais maintenant il y a également une culture intensive de fraises et de tout un tas d’autres plantations qui profitent du climat assez frais et humide.

La route pour y aller est assez bonne, à l’image de toute l’infrastructure routière du pays d’ailleurs. C’est vrai qu’on a surtout fait de l’autoroute depuis qu’on a la voiture (autoroute qui est payante comme chez nous) mais les quelques routes secondaires qu’on a emprunté (route de montagne pour aller aux Cameron par exemple) sont également de très bonne qualité.

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C’est sombre, c’est moisie et en plus ils n’ont pas fait les lits !


Le GPS était calé sur l’hôtel « Casa dela Rosa » trouvé sur Booking par Céline. On y va directement, ça a l’air plutôt bien, un peu chicosse, un peu cher aussi… de loin le plus cher qu’on ait fait pour l’instant mais bon, on est arrivé, on n’a pas besoin de trouver autre chose et puis un bon hôtel de temps en temps ça fait du bien. Et y a une baignoire… la première !!!

Finalement après s’être installé, la chambre n’est pas si bien. Très grande c’est vrai, mais très sombre et moisie un peu partout… Elle ne vaut vraiment pas le prix.

On redescend un peu plus bas sur la ville de Brinchang pour aller déjeuner. On teste la spécialité locale chez le chinois, le steamboat… Pas facile de commander sur ces cartes où on ne comprend pas trop le menu. Le steamboat c’est une espèce de marmite plaine de bouillon, posée sur un gros bruleur à gaz dans laquelle on fait cuire tout un tas d’aliments : du choux, des champignons, du poisson, de la viande, des écrevisses, des œufs, des pattes… C’était très intéressant et comme on dit souvent, on est content d’avoir essayé… mais on ne recommencera pas.

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A côté du resto il y a l’entrée d’un hôtel. On y fait un tour pour voir ce qu’ils proposent. C’est deux fois moins cher que celui d’aujourd’hui, c’est neuf, c’est plus sympa et on est mieux accueilli. On réserve pour la prochaine nuit.

C’est la première fois qu’on part en réservant si peu d’hôtels à l’avance et on ne le regrette pas du tout. On en trouve à chaque fois très facilement et cela nous permet de changer si cela ne nous plait pas. On l’a fait à Penang et là encore aux Cameron. C’est une bonne expérience pour nos prochains voyages. Dès lors qu’on a une voiture c’est assez simple de trouver un hôtel… on verra si c’est aussi facile sur la 2ème partie du voyage lorsqu’on sera en bus pour aller d’une ville à l’autre.

Content d’avoir trouvé un hôtel sympa pour le lendemain, on retourne à la Casa dela Rosa profiter de la baignoire. Bain pour tout le monde aujourd’hui… Et ce n’est pas Jeanne qui va y échapper tellement elle sent… pas la rose on dira, et ça depuis le début du voyage. Elle transpire énormément jour et nuit.

B

Je en sais pas quoi dire…


On passera un bon moment de repos et de jeu avant d’aller chercher à manger chez l’indien. On y sera mal reçu, pas un sourire, pas un bonjour et surtout, surtout, il ne veut pas nous faire de naan ! Soit disant qu’il n’en a plus alors qu’il y en a encore une bonne dizaine prête à cuire ! On a vraiment eu un sentiment de racisme… ça fait bizarre mais quelque part ça permet de mieux comprendre certaines choses qui se passent chez nous.

Le repas se fera dans notre chambre et ce sera le plus mauvais des vacances…

On profite d’être un peu isolé pour se coucher tôt (enfin les enfants). 22h et hop ! Bon Pierre met toujours 1h à s’endormir, mais c’est vrai quelle que soit l’heure à laquelle on le couche.

Demain lever tôt, on visite enfin autre chose qu’une ville ! Au programme, plantation de thé bien sûr.

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Jour 10 : Cameron Highlands (BOH – Sungei Palas Tea center)

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Ce matin on a mis le réveil. Il parait que les plantations de thé c’est mieux durant la première partie de la journée. A 9h tout le monde est habillé et les valises sont fermées… encore ! C’est l’inconvénient de changer d’hôtel tous les jours. Il faut faire et défaire les valises quotidiennement, il faut faire le coffre le matin pour le défaire le soir… encore un plus très appréciable du camping-car.

By the way, pour la première fois des vacances on va déguster notre premier petit déjeuner « continental » comme on dit dans les hôtels. On trouve de tout. Du local bien sûr mais aussi de l’occidental (œufs, gaufres, saucisses, crêpes, céréales, etc…). On en profite très largement, surtout Pierre qui prendra et reprendra des waffles. Je suis le seul à prendre du local… à croire que je n’en ai pas encore marre de manger des noddles au petit déjeuner ;o)

On file ensuite à la plantation de thé BOH – Sungei Palas Tea center, considérée par le Routard comme la plus jolie des Cameron. On emprunte une route étroite serpentant à travers la montagne où les plantations de thé la recouvrent sur plusieurs hectares. Toute la place a été libérée pour y planter de quoi préparer l’infusion préférée des anglais. Le paysage nous fait immédiatement penser à l’Indonésie et ses rizières en escalier qui recouvrent intégralement le paysage. Les teintes de verts clairs se ressemblent, les formes géométriques sculptant le terrain pentu, voir abrupt sont également très similaires. Les plantations de thé sont aux Cameron Highlands ce que les rizières sont à l’Indonésie.

La route est parfois très étroite, tellement qu’on ne passe pas à deux de front. On a le choix entre raboter la voiture sur la montagne ou plonger dans le ravin. Et ici, ils ne font pas de cadeau ! Les locaux c’est comme les savoyards chez eux, il faut les laisser passer !

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L’arrivée à la plantation se fait par une petite marche de 5 minutes. On emprunte des escaliers nichés au milieu des pieds de thé mettant magnifiquement en valeur le salon de thé tout en verre sur pilotis qui vient se jeter au-dessus de la plantation. On envisage déjà la magnifique vue panoramique où les différents verts frétillent tels les éclats de soleil se reflétant dans l’eau. L’approche de la plantation est vraiment soignée.

Arrivés en haut, quelques panneaux expliquent un peu l’histoire du site, mais c’est surtout la fabrication qui nous intéresse. Nous fûmes d’ailleurs très surpris de découvrir la simplicité du processus de fabrication :

  1. On écrase les feuilles pour permettre l’oxydation (c’est là qu’on obtient la couleur noire)
  2. On chauffe/cuit à 100°C
  3. On trie par grosseur les morceaux broyés
  4. On emballe et c’est parti !

Vraiment pas compliqué.

Pierre a été captivé par cette visite à tel point qu’on lui a acheté un livre expliquant tout ça et qu’il a voulu refaire la visite pour comparer les étapes du processus à celles de son livre.

Evidement on ne pouvait pas venir visiter une plantation de thé sans en déguster quelques-uns, surtout avec la vue splendide depuis le salon de thé. Céline en trouve un qui lui plait. Les deux autres qu’on a pris resteront au le stade de la dégustation… trop « banal » ! Un moment très sympa. Et on a bien fait de venir tôt car en repartant il y avait une bonne heure de queue pour pouvoir commander un thé.

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On poursuivra la balade du jour en montant à 2000 mètres d’altitude afin d’aller admirer un point de vue. La route pour y accéder est pire que pour atteindre la plantation. Très étroite, sur 12 km de montée et dans un état plus qu’approximatif. L’ascension se fait très doucement, guère plus de 15/20 km/h. L’idée de ce point de vue c’est de passer au-dessus des nuages très présents dans la région. A la place, on ira « s’encotonner » dans un épais brouillard, digne des Highlands (ceux de Connor Macleod cette fois-ci). Et pour couronner cette ascension dantesque, la pluie salue notre arrivée au sommet.

Confiants sur le fait que le temps va changer rapidement, on profite de la pause pour déguster de petits sandwichs achetés un peu plus tôt au salon de thé. La pluie se calme, le brouillard va et vient tels les vagues sur la plage. On est patient, on guette, on espère et au bout d’une heure, on doit admettre notre défaite. Tel le général Nelson qui ridiculisa Bonaparte, la météo aura eu raison de nous et nous obligera à battre en retraite. Et ne me demandez pas pourquoi cette comparaison me vient à l’esprit à ce moment de l’histoire j’en ai aucune idée !

La descente se fait à peine plus vite que la montée. Les freins souffrent, ça sent le carbone brulé au bout de 2 km. On se croirait dans le RER au plus chaud de l’été (c’est-à-dire au-delà de 25°C !). Le début se fait dans un brouillard encore très dense qui confère une atmosphère très particulière aux lieux. Nous sommes en pleine jungle, le brouillard étouffe les bruits d’animaux. C’est calme, et reposant avec une légère pointe d’inquiétant. C’est un mélange entre « un gorille dans la brume » et « Medicine man » (NDLR : je me rends compte en recopiant le carnet que Sean Connery est très présent pendant ces vacances !)

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Bref, les paysages sont magnifiques et on n’est pas en reste avec la suite. On repasse sous les nuages, le soleil pointe le bout de son rayon ce qui donne une vue sur les plantations de thé de toute beauté. Des vagues de vert aux formes géométriques parfaitement coupées tel un jardin à la française… C’est splendide.

La météo n’était pas formidable aujourd’hui, on a loupé le point de vue au sommet mais l’ensemble de la balade vaut vraiment le détour. A ne surtout pas manquer tant on en prend plein la vue. Ce retour à la nature me fait du bien… D’ailleurs Pierre aussi a beaucoup aimé.

A peine 15h lorsqu’on arrive en bas. On en profite donc pour aller faire une petite marche. L’hôtel nous avait conseillé une petite rando facile pour les enfants donc on tente.

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C’est effectivement une petite rando. On marchera 1h aller/retour dans la jungle le long d’une rivière rendue orange par le sable (ou la terre ?) qu’elle charrie. Les abords de la rivière sont dans un état de saleté très avancé. On trouve de tout, sûrement le résultat de travaux faits en amont… encore une fois on se rend compte qu’il y a peu de respect pour l’environnement dans ce pays.

C’est un peu difficile pour Pierre. On fera la première moitié facilement, la deuxième… un peu moins. La marche n’est pas son sport favori, loin de là. Heureusement, à l’arrivée il y avait une balançoire et un toboggan. De quoi jouer un moment avec sa sœur pour se remettre de cette expédition.

On jouait tranquillement lorsque d’un coup Céline a senti le vent se lever. Au même moment, plein d’animaux de la jungle se sont mis à crier à l’unisson. En 10 secondes on avait pris les affaires et les enfants pour courir vers la voiture. On voyait le brouillard avancer sur nous en descendant des arbres. Tout juste le temps d’arriver à la voiture pour se mettre à l’abri que la pluie s’abattait sur nous !

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Retour à l’hôtel. On ne regrette vraiment pas d’avoir changé. En plus le prix a baissé depuis hier (va comprendre Charles !). Petit goûter dans la chambre en regardant un bout de pirate des caraïbes en alternance avec les douches.

On dinera au deuxième indien de la ville. L’accueil fût bien meilleur que celui de la veille mais on n’aura toujours pas nos naan. A la place on aura une espèce de crêpe… on ne comprend pas mais au moins on n’a pas l’impression de les embêter.

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Une excellente journée qui se termine (la meilleure pour moi). Demain on fera une autre plantation de thé avant de quitter l’Angleterre pour rejoindre la vallée chaude et humide qui nous rapprochera de Kuala Lumpur où nous rendrons la voiture… je termine d’écrire mon journal à la lumière de mon téléphone pour laisser tout le monde dormir… bonne nuit.


Jour 11 : Cameron Highlands – Malacca

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Allez, on se lève encore avec le réveil ce matin mais c’est pour la bonne cause, évidement. Aujourd’hui on fait la deuxième plantation de thé BOH, la plus vieille de l’île datant de 1928.

Mais avant cela, petit dej chez l’indien, on veut nos naan !! Et on les aura enfin ! Bon en fait ce ne sont pas des naan mais des roti canïa (prononcé chanaï) mais c’est bien ce qu’on voulait. C’est excellent. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une sorte de mélange entre une crêpe et de la pâte à pain.

C’est donc bien (trop !) repu qu’on part visiter cette deuxième plantation. On y arrive après 30 minutes de route pas très intéressante. Ce sont dans les deux derniers kilomètres, une fois entrés dans la propriété, que la plantation se découvre et accompagne les derniers lacets de la route.

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Le paysage est vraiment différent de la veille car ici on a beaucoup moins de recul sur la plantation et le thé partage son habitat avec la forêt, là où hier il régnait en seul maître des lieux. Le soleil très présent aujourd’hui a tendance à écraser les teintes vertes alors que les rares rayons de soleil de la veille les faisaient miroiter. Bref, une visite tout de même intéressante, ne serait-ce que pour ses différences avec celle d’hier.

La fabrique sera visitée en 5 minutes et on passera un peu de temps au sommet le plus proche pour profiter d’un point de vue très reposant sur une partie de la plantation.

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Le départ pour Malacca arrive. On a beaucoup hésité sur ce qu’on allait faire. Normalement on devait faire le transfert jusqu’à Kula Lumpur pour y déposer la voiture et poursuivre sur Malacca en bus le lendemain. Finalement on ira directement jusqu’à Malacca en voiture. Ça nous fait une très longue route pour aujourd’hui (6h) mais cela nous permettra de profiter plus de Malacca et surtout de ne pas faire 2 jours de transfert.

On quitte donc définitivement les Cameron. Au revoir le frais, le calme, la nature, à nous la chaleur, la moiteur, le bruit, la pollution…

C’était une étape vraiment agréable et que je recommande. Mais ne nous y trompons pas, les Cameron Highlands c’est surtout des paysages avec beaucoup de serres en bâche plastique où poussent les fraises. C’est une infrastructure hôtelière absolument horrible où tout pousse n’importe où n’importe comment. Le vieil hôtel défraichi côtoie le neuf et gigantesque immeuble à touristes. On n’y mange pas très bien… c’est même clairement ici qu’on a le moins bien mangé depuis notre arrivée ! Il faut avoir cela en tête lorsqu’on vient ici. C’est beaucoup de choses pas très belles pour quelques moments privilégié dans les plantations de thé.

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Je pense que les nombreux treks qu’on peut y faire valent également le coup, mais avec les enfants ce n’était pas possible de les aborder.

La route vers Malacca n’aura pas grand-chose d’intéressant. On fera la pause du déjeuner en terrain grâce à un petit crochet à Ipoh. Lou Wong était fermé donc on ira en face de chez lui. Même repas mais beaucoup moins bon. Lou Wong et vraiment LE maitre du poulet !

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Arrivée à Malacca à 23h30, on est tous épuisés ! Céline, qui a vaillamment fait patienter les enfants, les enfants qui sont fatigués et en ont marre d’être assis depuis si longtemps et moi éreinté par la route.

On ne s’arrêtera pas à l’hôtel choisi initialement. Encore une fois on se félicite de ne pas avoir réservé à l’avance. A la place, on prendra nos quartiers pour 3 jours à l’hôtel Puri, en plein Chinatown. La chambre est basique, mais l’hôtel est superbement décoré de divers objets d’antiquité. Il y a beaucoup d’espaces communs pour prendre un verre, manger à l’ombre des arbres ou encore se reposer au pied d’un mur d’eau… Et il y a même un spa… autant vous dire qu’il y en a une qui s’est jetée sur la plaquette des prestations à peine descendue de voiture ;o)

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Première fois debout !


Durant le repas qu’on a pris à l’hôtel (à cette heure bien avancée, on va au plus simple), Jeanne s’est tenue debout sur sa chaise sans se tenir. Instant émotion pour cette première… maman n’a pu retenir ses larmes !

On ira se dégourdir les jambes en faisant un petit tour du quartier. Les premières impressions sont très positives. Je pense qu’on va beaucoup aimer Malacca.

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Jour 12 : Malacca

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Ca y est, il faut rendre la voiture… Une nouvelle partie du voyage commence, et elle coïncide avec le passage dans la deuxième moitié de nos vacances. C’est pratique et rassurant une voiture. On peut changer d’hôtel facilement, on peut aller là où on veut, quand on veut, on peut aisément changer d’avis. Maintenant il va falloir prendre le bus, se trimballer les valises avec nous dès qu’on change d’hôtel… bref, une autre façon de penser les vacances.

Une fois la voiture préparée et en attendant la personne qui vient la récupérer directement à l’hôtel, on prend notre petit déjeuner. En général c’est un repas qui en dit long sur la qualité de l’hôtel et pour le coup, on n’a pas à se plaindre. La qualité et la diversité du buffet sont à la hauteur de l’image que veut se donner l’hôtel. Mélange de plats locaux et de mets occidentaux, tout le monde y trouve son bonheur. Par contre on sent qu’on est arrivé à la fin du service car il commence à manquer certains des plats les plus courus par la population très occidentale des lieus (adresse dans le Routard oblige) comme le pain perdu ou les petits pains briochés. On viendra plus tôt demain.

On part visiter la ville vers 11h30 pour faire un simple petit tour. Tout le monde est fatigué donc aujourd’hui on prendra le temps de faire une vraie sieste.

On traverse Chinatown où se trouve notre hôtel pour rejoindre la place principale de Malacca. On en profite pour glaner quelques infos à l’office du tourisme (où laver le linge, horaire et prix du bus pour Singapour) et on attaque la visite du quartier.

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Entre la visite de l’église rouge et le point de vue sur la mer, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. On s’aperçoit assez vite qu’il n’y a pas grand-chose à visiter à Malacca. Ça sera une ville de repos.

D’ailleurs elle s’y prête assez bien car c’est une ville aérée par rapport à ce qu’on a fait jusqu’ici. Les rues sont plus larges, il y a moins de voitures, moins de pollution, moins de bruit, c’est moins étouffant et la ville est mieux entretenue. Beaucoup de maisons ont été restaurées, ce qui n’était pas le cas à Penang par exemple.

Le petit tour de la place principale vaut tout de même le coup d’œil. C’est le lieu de convergence de tous les trishaw (encore un autre nom du tuk-tuk ou pousse-pousse). Et ceux de Malacca n’ont rien à voir avec ceux de Penang. Ici il y a de fausses fleurs partout, la plupart sont à l’effigie de « Hello Kitty » même si on voit également des schtroumfs, des papillons, des araignées… bref, nous sommes dans le royaume de l’ultra kitch. Et à la nuit tombée, le spectacle n’en est que plus beau puisqu’ils se parent de mille feux, éclairés abusivement de néons colorés. Absolument magnifique. Forcément, Pierre (et Céline) est en admiration et veut en faire un tour.

Et puis surtout, cette petite promenade a été l’occasion pour Céline de se faire interviewer (et filmer), probablement par des étudiantes, avec la question phare : « Que vous évoque la Coré du Sud ? ». Pas facile de répondre à froid. A priori la personne s’attendait à ce qu’elle lui parle du Gangnam style !

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Sur le chemin du retour on voulait tester les rice ball, spécialité locale. La référence de Malacca pour ce plat ne sera pas accessible pour nous aujourd’hui. Il y a une queue de plus de 10 mètres sur le trottoir. On ira donc dans un autre restaurant un peu plus loin pour tester ces boule de riz servies avec du poulet. C’est bon mais pas non plus transcendant comme on a pu le lire. Ça reste du riz (un peu plus gluant que d’habitude) roulé en boule ! Ca a le mérite de changer un peu.

On retourne doucement à l’hôtel en déambulant dans Chinatown entre boutiques et maisons coloniales. L’occasion pour Céline (et Pierre) de faire quelques achats (débardeur et bracelet pour l’une, Lego pour l’autre).

La tant attendue sieste arrive enfin. C’est moi qui prends la lourde et désagréable tâche de faire dormir tout le monde (moi compris bien sûr !) pendant que Céline profite du Spa de l’hôtel. 1h30 de gommage et de massage pour un soin detox (bah oui, après toutes ces bières il faut bien ça). Elle en reviendra ravie.

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Une fois tout le monde revigoré, on retourne faire un petit tour de la ville à la tombée de nuit. On avait vu hier en arrivant une rue pleine de lampions rouges qui était magnifique, mais impossible de la retrouver. Ce n’est pas grave, on marche sans but précis à la découverte de Malacca. Les tuk-tuk se sont parés de leurs habits de nuit et certains ont même une puissante sono embarquée. Même nos wesh-wesh n’en ont pas de si puissante ! Ils n’hésitent d’ailleurs pas à en faire profiter tout le voisinage à leur passage.

Arrêt dans un resto bien touristique. Le service est long comme ce midi, ce qui n’avait jamais été le cas jusqu’à aujourd’hui où justement la rapidité du service est impressionnante et appréciable avec les enfants. De qualité médiocre, on ne gardera pas un souvenir impérissable du Geographer.

On rentre coucher les enfants et j’abandonne Céline à 21h30 pour… aller me faire masser ! Il faut savoir qu’en Malaisie, il y a beaucoup de centre de réflexologie/massage. Jusqu’ici on n’avait pas franchi le pas des massages d’1h à 10€ mais cette ville étant propice à la détente et au repos, on prend le temps de s’occuper de nous. Faut dire que des vacances avec 2 enfants en bas âges ne laissent que peu de place à autre chose qu’aux enfants. C’est assez fatiguant.

L'entrée du Puri hotel

L’entrée du Puri hotel


Je pars donc dans la nuit pour rejoindre la petite échoppe où opèrent 3 masseurs. Je prends l’option 1h pied et haut du dos. Les pieds avec la marche qu’on fait c’est une évidence et le haut du dos s’impose avec les 12kg que j’ai sur le dos en permanence. Ce sont les dernières vacances où je porterai Jeanne et je suis bien content. C’est épuisant !

Oubliez les massages sensuels qu’on pourrait avoir en tête. Ici on n’est pas là pour se délasser une heure mais pour souffrir. J’ai eu le droit à un message « thérapeutique », comprenez par là un massage puissant qui appuie fort et qui fait vraiment mal.Ca me rappelle celui qu’on avait fait en Indonésie. A l’époque je n’avais vraiment pas apprécié mais aujourd’hui alors que j’avais le dos extrêmement noué et tendu, je savais que la torture que je subissais été un mal nécessaire pour me remettre un peu d’aplomb.

Je ne dirai pas que j’en suis ressorti heureux et détendu mais je sais que ça m’a fait du bien. Je remettrai peut-être ça demain. Des massages de cette qualité à ce prix-là, il faut en abuser !